C – Fête du Baptême de Jésus – « Le feu de l’Amour de Dieu détruira toutes nos fautes »

2019-01-18T07:13:28+01:0018 janvier 2019|

Dimanche dernier, nous célébrions la Fête de l’EPIPHANIE : (Epifaneia) « manifestation » de Jésus aux mages païens qui le reconnaissent comme Dieu. Le Temps de Noël s’achève par la célébration d’une nouvelle Épiphanie, 30 ans après, celle du BAPTÊME de Jésus. Pourquoi Jésus demande-t-il le Baptême, Lui qui n’a pas besoin de conversion ? C’est parce qu’Il a voulu non seulement prendre notre condition humaine, mais aussi se montrer solidaire avec l’humanité pécheresse qui, à l’appel de Jean-Baptiste, vient se purifier dans un baptême d’eau.

C’est alors qu’Il prie que le ciel s’ouvre et il se produit une nouvelle manifestation : celle de Dieu qui se révèle Trinité : Jésus est au centre, Fils engendré par le Père : Celui-ci fait entendre sa voix, et l’Esprit-Saint, sous une apparence corporelle, comme une colombe, descend sur Jésus et lui confère l’onction qui fait de Jésus le Messie, « Machiah », en hébreu, ; Christ, en grec.

Ce Jésus- Messie vient nous introduire dans la vie trinitaire.

« Lui vous baptisera dans l’Esprit-Saint et le feu » (v.16). Traduisons : Lui vous immergera …plongera dans les eaux de la mort pour que vous émergiez et receviez l’Esprit-Saint.

Afin que nous puissions comprendre la différence de nature entre les deux baptêmes et la radicale nouveauté du baptême chrétien, saint Ambroise dit : «  Faire pénitence de ses fautes, c’est l’œuvre de l’homme; faire descendre la grâce, c’est la part de Dieu… » Saint Grégoire le Grand dit au sujet du baptême de Jean qu’il « lavait le corps mais ne purifiait pas l’âme; il n’apportait pas le pardon » A la différence du baptême du Christ, dans l’eau et l’Esprit, où la grâce est donnée sans condition du fait des mérites de la Croix, dans le baptême de Jean, la purification est accordée par Dieu du fait des dispositions intérieures de celui qui le reçoit. Ce qui fait dire à saint Hilaire de Poitiers que « le rôle des Prophètes était d’éloigner du péché ; le rôle propre du Christ de sauver ceux qui croiraient en lui… »

Mais aussi le feu ! De quel feu s’agit-il ? A quel autre moment l’Esprit-Saint se manifestera-t-Il avec le feu ? A la Pentecôte, bien sûr, sous forme de langues de feu. Il s’agit bien d’un feu sacré qui réchauffe notre monde et lui fait goûter la joie et la chaleur d’aimer, de partager, de vivre pleinement. Ainsi être baptisé dans l’Esprit Saint et le feu peut évoquer les deux sacrements du baptême et de la confirmation.

Mais ce baptême de feu ne fait-il pas allusion au jugement à l’heure de notre mort ? Le jugement est l’ultime purification. Le feu de l’amour de Dieu détruira toutes les scories qui nous défigurent encore et qui nous empêchent d’être pleinement à lui. Saint Hilaire de Poitiers le comprend ainsi (can. 2 sur S. Matth). « En disant: «Il vous baptisera dans l’Esprit saint et le feu», Jean-Baptiste indique les deux époques différentes du salut et du jugement de tous les hommes, car ceux qui ont été baptisés dans l’Esprit saint doivent un jour passer par le feu du jugement; c’est pour cela qu’il ajoute: «Il a son van en la main». »

Sainte Catherine de Gênes a écrit un traité sur le purgatoire, l’ayant expérimenté dans sa chair : elle se trouva établie dans le purgatoire du brûlant amour de Dieu. Il la brûlait toute et la purifiait de ce qu’elle avait à purifier, de façon qu’au sortir de cette vie elle pût être présentée au regard de Dieu son doux amour. Par le moyen de ce brûlant amour, elle comprenait en elle-même dans quel état se trouvent au purgatoire les âmes des fidèles pour purifier toute espèce de rouille et de tache du péché non encore effacée durant cette vie.

Elle écrit ceci : « Je ne crois pas qu’il puisse se trouver un contentement comparable à celui d’une âme du purgatoire, à l’exception de celui des saints en paradis. Chaque jour s’accroît ce contentement par l’action de Dieu en ces âmes, action qui va croissant comme va se consumant ce qui empêche cette action divine. Cet empêchement, c’est la rouille du péché. Le feu consume progressivement cette rouille et ainsi l’âme se découvre de plus en plus à l’influx divin. »

Alors oui nous pouvons entendre le prophète Isaïe : « Consolez, consolez mon peuple, – dit votre Dieu –  parlez au cœur de Jérusalem. Proclamez que son service est accompli, que son crime est expié, qu’elle a reçu de la main du Seigneur le double pour toutes ses fautes.». Le double c’est ce sacrement du baptême au commencement de notre vie chrétienne, et ce baptême dans le feu de l’amour au jour de notre entrée dans la vie avec Dieu : Dieu ne cesse de nous plonger dans son amour, et le sacrement du pardon, entre ces deux baptêmes, est ce renouvellement de notre baptême sacramentel, possible à tout moment de notre vie : ainsi l’amour de Dieu nous accompagne et Il est toujours prêt à nous redire : « tu es ma fille bien-aimée ; tu es mon fils bien-aimé. »

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