Chaque dimanche de carême, l’office de Laudes célébré par l’Eglise (et vos prêtres…) fait prier avec ce répons : « La joie du Seigneur est notre rempart ! »
Eh oui, face aux évènements douloureux du monde, l’incertitude de la crise des gilets jaunes en passant par l’impasse du Brexit, les problèmes écologiques récurrents et les attentats qui ne cessent pas ; face au pilonnage systématique des médias tournés essentiellement contre l’Eglise Catholique (Sommes-nous la seule institution à connaître ces problèmes graves et inacceptables d’abus sexuels ?) ; face à nos propres difficultés familiales, de santé, d’entente, de deuils, d’ados difficiles… la joie du Seigneur est notre rempart.
Cette parole vient de l’expérience du peuple Hébreu, nos grands frères dans la foi, eux aussi éprouvés par l’antisémitisme qui ressurgit sans cesse aux heures sombres de l’Histoire, parole du livre de Néhémie, chapitre 8, parole entendue lors du retour d’exil quand le livre de la loi est retrouvée : Ne vous affligez pas : la joie du Seigneur est votre rempart !
La vie des premiers chrétiens, telle qu’on la découvre à travers les récits des Actes des apôtres est décrite comme une communauté chrétienne, certes persécutée, mais remplie de joie par la présence agissante du Ressuscité.
C’est dans notre ensemble paroissial, la joie de la présence de huit catéchumènes qui seront baptisés à Pâques et qui ont fait leur premier scrutin samedi à Aucamville, dans une église pleine (« comme un œuf de Pâques ! » disait notre archevêque lors de l’appel décisif dans l’église trop petite de Cugnaux pour les 110 futurs baptisés de notre diocèse).
L’une des catéchumènes a pu témoigner combien cette célébration lui a permis de se sentir pour la première fois à sa place dans l’Eglise. A la sortie, un homme venu pour une messe de huitaine, baptisé, communié dans cette église d’Aucamville, est venu me témoigner combien cette célébration lui avait remis les idées à sa place en disant en substance : la vérité est dans l’Evangile, il ne faut pas écouter tout ce battage médiatique…
Pour les premiers chrétiens comme pour nous, se découvre ainsi un chemin de foi en Jésus et son Eglise, malgré les péchés de certains de ses membres (il y a eu dans les premiers temps Judas, Ananie et Saphire, Alexandre le forgeron…) C’est le chemin de la sainteté : toi, suis-moi ! Chemin de carême auquel le pape François nous invite dans sa dernière exhortation apostolique « Gaudete et Exsultate ». L’une des « caractéristiques de la sainteté dans le monde actuel » nous dit-il, se donne dans « la joie et le sens de l’humour ». La joie « d’être aimé au-delà de tout » donne à notre prière l’assurance solide et vraie de la gratitude. L’humour, quant à lui, éloigne la mélancolie paralysante, en nous éveillant avec esprit à l’avenir possible de toute situation de crise et de mort.
Que la joie du Seigneur soit notre rempart !