Comme à la première Pentecôte, nous, disciples de Jésus, sortons d’un temps de confinement :
Les apôtres ont donné, dans ce monde qui vivait sans le Christ et semblait pouvoir s’en passer, une visibilité à l’Église naissante en sortant du Cénacle pour témoigner publiquement de leur foi au Christ mort et ressuscité. 120 personnes au départ nous dit Saint Luc dans les actes des apôtres. Un milliard 329 millions de catholiques dans le monde aujourd’hui, plus de 2,5 milliards de chrétiens.
Dans notre paroisse, nous sommes plus que 120, alors saurons-nous comme les 120 de la première Pentecôte témoigner publiquement de notre foi au Christ mort et ressuscité ? L’Esprit Saint serait-il confiné avec l’interdiction de toucher plus de 10 personnes ?
Comme à la première Pentecôte, l’Église célèbre cette année à la Pentecôte les baptêmes des adultes habituellement prévus dans la nuit de Pâques :
Les premiers baptêmes d’adultes ont eu lieu à la première Pentecôte, 3000 personnes nous disent les Actes des apôtres ; rien qu’en France cette année, 4468 baptêmes vont être célébrés dont 6 dans notre ensemble paroissial : Caroline, Emeline, Kevin, Loubna, Louise, Véronique. L’Esprit Saint n’est pas moins puissant qu’il y a deux mille ans, rassurons-nous, Dieu ne dort jamais, c’est nous qui avons les yeux mi-clos sur son œuvre.
Comme à la première Pentecôte, nous nous retrouvons comme famille de Dieu.
Ils se trouvaient réunis tous ensemble… la maison fut remplie toute entière :
L’Église, née du côté du Christ est manifestée à la Pentecôte. L’homme ne peut avoir Dieu comme Père, disaient déjà les anciens écrivains chrétiens, s’il n’a pas également l’Eglise comme mère. Nous voyons ainsi que le christianisme n’est pas une réalité seulement spirituelle, individuelle, une simple décision subjective que je prends, mais qu’elle est quelque chose de réel, de concret, nous pourrions dire également quelque chose de matériel. La famille de Dieu se construit dans la réalité concrète de l’Église. La Pentecôte nous dit bien ces deux réalités de la vie spirituelle : la maison est remplie toute entière et chacun reçoit une langue de feu : l’Esprit remplit la communauté et touche chacun personnellement.
L’adoption par le baptême en tant que fils et filles de Dieu est dans le même temps insertion dans la famille de L’Église, insertion comme frères et sœurs dans la grande famille des chrétiens. Remercions le Seigneur pour la famille qu’il nous donne : elle n’est pas parfaite (mais moi non plus) mais elle nous donne de partager la foi et d’en vivre.
Comme à la première Pentecôte, nous entendons la bonne nouvelle : nos péchés sont pardonnés en Jésus, mort et ressuscité !
Quand nous entendons le Christ dire aux apôtres « Recevez l’Esprit Saint. Ceux à qui vous remettrez les péchés, ils seront remis » (Jean 20, 23), il nous semble évident que ces paroles affirment l’institution du sacrement de pénitence et de réconciliation. En réalité, à une époque où le baptême était donné principalement à des adultes et représentait pour eux une conversion radicale et le bouleversement de toute leur vie, c’est le baptême qui était d’abord le sacrement du pardon et auquel s’appliquaient ces paroles du Christ.
Lorsque dans l’Église ancienne avait lieu le jeudi saint la réconciliation des pénitents, pour qu’ils puissent vivre la Pâque après souvent plusieurs années de pénitence, la liturgie prévoyait une imploration du diacre auprès de l’évêque. « Notre assemblée va s’accroître du nombre des nouveaux baptisés, elle va s’accroître aussi de tous les pécheurs qui reviennent à Lui. Les eaux baptismales purifient, comme purifient les larmes de la pénitence. Joie pour l’admission des nouveaux fidèles, joie aussi à cause de la réconciliation des pénitents ! »
Oui, joie pour nos paroisses de la présence des nouveaux baptisés, et joie de pouvoir à nouveau communier… et se confesser !
Comme à la première Pentecôte, le feu de l’Esprit descend sur les baptisés et sur nous :
Sur chacun repose une langue de feu
Désormais la langue de l’homme et de la femme devenus disciples du Christ est destinée à bénir Dieu le Père source de l’amour (et à bénir les autres), à proclamer la foi en Jésus mort et ressuscité (pas seulement dans le cadre de l’assemblée dominicale) et à exercer les dons de l’Esprit (les charismes ne sont pas réservés aux saints). Demandons la grâce d’une langue renouvelée, par le feu d’amour de l’Esprit Saint.
Alors comme à la première Pentecôte, que l’ivresse de l’Esprit Saint nous fasse proclamer les louanges de Dieu, qui agit dans ce monde, dans notre Histoire, dans nos paroisses, dans nos familles, en chacun de nous. Amen.