1-La Trinité a des racines dans la Bible :
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Le judaïsme proclame que Dieu est unique, et en même temps il utilise pour dire Dieu un nom au pluriel: Elohim, c’est un pluriel dans le Dieu unique !
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Avant la Création, le livre de la Genèse dit que l’Esprit, le Souffle de Dieu planait sur les eaux, qui est cet Esprit mystérieux non créé ? Le livre de la Sagesse, dans la bible, personnifie aussi la Sagesse de Dieu, cela fait 3 personnes en un Dieu unique.
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Un jour Abraham invite à sa table 3 étrangers de passage, 3 messagers qui dans le récit sont tantôt des hommes, tantôt un seul Seigneur, qui lui promet un fils ! (Gn 18)
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Jésus ne dit jamais “je suis le Fils de Dieu”, mais il cite le psaume 109-110: “le Seigneur dit à mon Seigneur: siège à ma droite!” Si le Messie n’est que le fils de David, qui est ce Seigneur qui parle au Seigneur ?
2- Dieu révèle son intimité cachée.
L’homme depuis toujours cherche Dieu, mais voilà avec Abram que Dieu cherche l’homme, il se révèle, dés que l’homme peut accueillir cette révélation. Dieu lui donne une famille nombreuse, qui finit par constituer un peuple, qui va devenir esclave, Dieu va se révéler d’abord comme Le libérateur, plus puissant que Pharaon! avec Moïse, puis très vite il donne son nom, pour que l’homme puisse dialoguer avec lui: le SEIGNEUR ou JE SUIS, (1e lecture) c’est-à-dire le seul Dieu qui existe vraiment. Mais Dieu unique n’est pas un solitaire puisqu’il est amour. S’aimer soi seul, ce serait de l’égoïsme. Dieu n’est pas solitaire, il est amour, il est circulation d’amour.
Donc, nous dit l’évangile du jour, Dieu a envoyé son Fils dans le monde, non pas pour juger le monde, mais pour que, par lui, le monde soit sauvé. Le Fils Jésus est chargé de révéler le Père et d’amener l’humanité au Père. Jésus à son baptême reçoit à plein l’Esprit du Père, qui déclare : “Celui-ci est mon fils bien-aimé, en qui j’ai mis mon bon plaisir !” Le Père dit que Jésus est son Fils et sa joie, et le Père est la joie du Fils, Jésus respire le Souffle, l’Esprit de Dieu, c’est le même mot. Le Père et le Fils sont réunis par l’Esprit, et l’Esprit les rend présents au cœur de l’homme. Au jour du baptême nous recevons l’Esprit qui participe à cette circulation d’amour en nous ! L’Esprit nous tourne vers Jésus qui vient à notre secours et nous apprend l’amour du Père, par l’Esprit qui prie en nous. Mais en pratique Jésus a eu beaucoup de mal déjà à faire découvrir le Père à ses disciples: 3 ans de catéchisme pratique à haute dose pour y arriver ! Dés qu’ils ont compris, Jésus leur parle de l’Esprit saint, mais là ils nagent complètement ! et en fait ils ne comprendront que le jour de la Pentecôte, ce jour là seulement leur cœur s’ouvre à la circulation d’amour qui est en Dieu, c’est le sommet de la vie chrétienne.
3- Peut-on comprendre la Trinité?
On peut comprendre un peu, peu à peu, même si ça nous dépasse. Les auteurs chrétiens ont utilisé des images pour représenter la Trinité de Dieu: la feuille de trèfle, qui est unique mais a 3 lobes, le triangle et ses 3 sommets, la pièce de monnaie: pile, face, et tranche. mais ces images sont statiques, alors que Dieu est relation. Être père, c’est une relation, être fils, c’est une relation, être l’esprit de famille, c’est une relation. Saint Grégoire de Nysse (en Turquie) compare le Père à un soleil, le Fils aux rayons et l’Esprit à la chaleur que produit ce rayonnement.
On ne peut pas représenter la Trinité, mais elle est évoquée par la belle icône de Roublev de l’hospitalité d’Abraham. Dans l’autel qui est au centre il y a un espace vide pour nous, pour que l’homme entre dans cette circulation d’amour et de bonheur. Car l’homme est fait pour aimer et être aimé, c’est cela qui le rend heureux. Comment notre monde de disputes et de guerres pourrait vivre l’unité dans la diversité? En contemplant la Trinité!
La fête de la Trinité nous amène à la source de l’amour. Les 3 personnes ont une seule volonté divine, un même amour de miséricorde. “Le Père ne se regarde pas lui-même, dit Maurice Zundel, il n’est que regard vers le Fils, qui n’est que regard vers le Père, et le Père et le Fils ne s’idolâtrent pas, ils ne sont qu’élan vers le saint Esprit qui respire le Père et le Fils”, élan pour nous communiquer leur amour, si nous avons le même désir et prenons le temps de le découvrir et de le vivre. C’est un don mutuel permanent, comme une danse. “Nous vous avons joué de la flûte, et vous n’avez pas dansé”, dit Jésus. (Mt 11,17) Viendras-tu danser avec moi ? Disons au Seigneur notre désir de le connaître davantage?
Lectures de la messe (7 juin 2020, Année A)
Première lecture (Ex 34, 4b-6.8-9)
En ces jours-là, Moïse se leva de bon matin, et il gravit la montagne du Sinaï comme le Seigneur le lui avait ordonné. Il emportait les deux tables de pierre. Le Seigneur descendit dans la nuée et vint se placer là, auprès de Moïse. Il proclama son nom qui est : LE SEIGNEUR. Il passa devant Moïse et proclama : « LE SEIGNEUR, LE SEIGNEUR, Dieu tendre et miséricordieux, lent à la colère, plein d’amour et de vérité. » Aussitôt Moïse s’inclina jusqu’à terre et se prosterna. Il dit : « S’il est vrai, mon Seigneur, que j’ai trouvé grâce à tes yeux, daigne marcher au milieu de nous. Oui, c’est un peuple à la nuque raide ; mais tu pardonneras nos fautes et nos péchés, et tu feras de nous ton héritage. »
Cantique (Dn 3, 52, 53, 54, 55, 56)
Béni sois-tu, Seigneur, Dieu de nos pères : R/ Béni soit le nom très saint de ta gloire : R/ Béni sois-tu dans ton saint temple de gloire : R/ Béni sois-tu sur le trône de ton règne : R/ Béni sois-tu, toi qui sondes les abîmes : R/ Toi qui sièges au-dessus des Kéroubim : R/ Béni sois-tu au firmament, dans le ciel,
Deuxième lecture (2 Co 13, 11-13)
Frères, soyez dans la joie, cherchez la perfection, encouragez-vous, soyez d’accord entre vous, vivez en paix, et le Dieu d’amour et de paix sera avec vous. Saluez-vous les uns les autres par un baiser de paix. Tous les fidèles vous saluent. Que la grâce du Seigneur Jésus Christ, l’amour de Dieu et la communion du Saint-Esprit soient avec vous tous.
Évangile (Jn 3, 16-18)
Dieu a tellement aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne se perde pas, mais obtienne la vie éternelle. Car Dieu a envoyé son Fils dans le monde, non pas pour juger le monde, mais pour que, par lui, le monde soit sauvé. Celui qui croit en lui échappe au Jugement ; celui qui ne croit pas est déjà jugé, du fait qu’il n’a pas cru au nom du Fils unique de Dieu.