Dimanche 26 juillet 2020, 17è TO, Année A. L’évangile nous appelle en ce dimanche à faire le tri, à la suite de Salomon.
Le mot tri a une étymologie discutée. Certains y voient une déformation de tirer. D’autres pensent qu’il serait issu du bas latin tritare, « broyer », lui-même issu de tritum, supin du verbe terere, « frotter », en particulier terere granum, « battre le grain », « frotter pour séparer le grain de l’épi ». C’était déjà le sens d’une parabole de Jésus dimanche dernier.
Faire le tri dans la maison des papiers et des vêtements, faire le tri sélectif des déchets ménagers, faire le tri dans les demandes d’ami sur facebook, faire le tri dans le choix d’un lieu de vacances…nous faisons le tri à longueur de journée et d’année, mais pensons-nous aussi à faire le tri intérieur, entre les véritables priorités de notre existence, à faire le tri entre nos pensées, celles qui nous conduisent à ruminer, à nous dévaloriser, à critiquer, à voir le mauvais côté des choses, et celles qui nous conduisent à considérer la bonté de ceux que nous cotoyons, la beauté de la nature, la présence de la providence divine ?…Et pensons-nous comme Salomon à demander à Dieu de pouvoir nous aider à faire le tri en nous !
Les nouveaux baptisés de notre secteur paroissial et les catéchumènes qui se réunissent ce week-end pour une petite fête de fin d’année, ont trouvé cette perle rare de la foi dans l’amour de Dieu en Jésus, et ils se sont mis en route pour faire de leur chemin de foi une priorité.
Mardi 21 juillet, il y a eu aussi dans notre secteur paroissial, la chorale qui nous a invités à une offrande musicale. Eux aussi ont trouvé dans leur CHANT un trésor à partager ! Ils s’en sont donné à coeur joie et les paroissiens ont fait retentir avec eux l’église de Castelginest des louanges du Seigneur.
Faire le tri, en langage chrétien c’est discerner. Ainsi priait Salomon : « Donne à ton serviteur un cœur attentif pour qu’il sache gouverner ton peuple et discerner le bien et le mal » et la réponse de Dieu est significative : « cette demande de Salomon plut au Seigneur, qui lui dit : « Puisque c’est cela que tu as demandé, et non pas de longs jours, ni la richesse, ni la mort de tes ennemis, mais puisque tu as demandé le discernement, l’art d’être attentif et de gouverner, je fais ce que tu as demandé : je te donne un cœur intelligent et sage, tel que personne n’en a eu avant toi et que personne n’en aura après toi. » »
Mais c’est aussi le but des trois paraboles de nous inviter à faire ce tri et ce choix :
A l’image de l’homme qui a trouvé un trésor dans son champ, faire le tri entre les différentes valeurs, et choisir de tout vendre pour le trésor, qui est, nous le comprenons à travers le psaume, la Parole de Dieu, la vie avec Dieu, qui nous communique les vraies valeurs : « Mon bonheur, c’est la loi de ta bouche, plus qu’un monceau d’or ou d’argent. ».
Comme le négociant en quête de perles rares, discerner la perle de grand prix, et « vendre ce que nous possédons » pour l’acquérir. Car on ne peut tout faire ni tout avoir : les journées n’ont que 24h : donner du temps à Dieu suppose de ne plus en donner autant à tout ce qui faisait notre vie quotidienne, à laisser un peu la télé, l’ordinateur ou le smartphone, pour faire de la place à la prière.
Et enfin, la parabole du filet de mer, nous rappelle que le temps de notre tri personnel s’arrête avec la mort : à cette heure c’est Dieu qui fera le tri au jour du jugement final : il séparera ce qui est bon et ce qui ne vaut rien…Il le dit autrement dans la parabole du jugement dernier en Saint Matthieu 25 : il séparera les brebis des boucs…
Prenons le temps de l’été pour revoir nos priorités, pour donner plus de temps à Dieu, et n’ayons pas peur alors de l’heure de notre mort, car le jugement de Dieu est infiniment miséricordieux pour celui qui l’aura cherché en vérité en cette vie ou celui qui aura cultivé les vraies valeurs sans le connaître. Amen.