Jésus parle de la vigne. A l’état sauvage c’est une liane qui grimpe aux arbres sans donner vraiment de fruit. Pour qu’elle donne un fruit comestible, il faut la séparer, la travailler, la tailler. Jésus a remarqué la nécessité de la taille, et sait qu’une branche coupée flétrit en 1 ou 2 heures.
Au moment où Judas a déjà trahi Jésus, Jésus veut leur donner l’essentiel de son message, son testament spirituel. Il dit aux disciples, “Moi je suis la vigne, la vraie, demeurez en moi… portez du fruit !” Alors que veut nous dire Jésus aujourd’hui ?
JE SUIS la vigne, la vraie… sous entendu il y a aussi des faux prophètes, qui nous poussent à chercher les plaisirs, la sécurité par nous-mêmes, l’individualisme. Les prophètes ont beaucoup utilisé cette image de la vigne, qui représente le peuple d’Israël bichonné par Dieu. Le vigneron prend soin toute l’année de sa vigne, il désherbe, il met des tuteurs, il taille, il surveille les insectes, les maladies, les voleurs…, il se réjouit à l’avance du beau raisin et du bon vin pour ses invités. Le Père, encore plus, soigne son peuple Israël, il le sauve d’Égypte, il le nourrit de sa Parole, il le garde par ses commandements, par ses prophètes et il envoie son fils Jésus pour faire connaître son amour… mais la vigne est ingrate, Israël méprise les commandements et tue les prophètes. Paul, par exemple, persécutait les chrétiens. Mais sur la route de Damas, Jésus ressuscité lui apparaît avec douceur, et Paul va répandre cette bonne nouvelle que Jésus est le Messie, le Seigneur, la vraie vigne du Père, Jésus apporte la joie que le monde attend. Paul a été soupçonné au début de faire semblant, mais grâce à Barnabé, il va rejoindre l’Église et porter beaucoup de fruit, dans le monde entier.
Demeurez en moi… Jésus le dit ici 12 fois aux disciples ! Jésus a repéré que le sarment séparé du cep se flétrit en quelques heures, il veut que tous ses disciples restent branchés sur son amour, surtout dans les moments difficiles qu’ils vont vivre. Risque de s’endormir dans le jardin comme Pierre Jacques et Jean, de s’enfuir, de se cacher, de le renier comme Pierre… et de le regretter ensuite ! ils écoutent plus leur peur que leur foi, mais Jésus veut leur éviter ces souffrances. Il ne suffit pas de croire que Dieu existe, les démons le savent, croyons qu’il nous aime, qu’il sait mieux que nous ce qui est bon pour nous. Je n’ai pas envie de faire telle chose, mais je décide de le faire, par amour, voilà un acte de foi.
Et nous, est-ce que nous restons branchés sur l’amour de Jésus sauveur, sur l’amour du Père, qui dirige le monde, du Saint Esprit qui est la sève de la vigne, la sève de l’Église ? Le psaume 118 nous invite à prier 7 fois par jour: « Sept fois le jour, j’ai chanté ta louange ». Jésus va plus loin: « Veillez donc et priez en tout temps » dit. (Lc.21,36), et Paul: « Réjouissez-vous et priez sans cesse » (1 Th. 5,17). Prier pour aimer davantage, malgré nos faiblesses, et même avec notre faiblesse, car elle nous rappelle que « sans moi, vous ne pouvez rien faire ! », sous entendu rien de bon. On peut se débrouiller tout seul, on réalisera nos rêves, peut-être, mais on portera peu de fruit, peu d’amour. Mais si nous vivons branchés sur Jésus, nous porterons du fruit. Nos batteries sont faibles, branchons-nous vite :
– au réveil: Seigneur, je te donne cette journée pour aimer, et je lis l’évangile dans l’Esprit Saint
– aux repas: Père, merci pour les dons de la nature, des cultivateurs et des artisans !
– aux changements d’activité, lire un psaume, une page d’un livre qui nourrit mon âme.
– je me pose une question, une difficulté, un imprévu: Seigneur Jésus, viens à mon aide !
– je vois quelqu’un en difficulté, aux informations: Seigneur prends-le dans ton Amour !
– je me couche, je relis ma journée passée, Esprit saint, montre-moi les grâces reçues, et mes refus d’aimer, donne-moi tes grâces demain. Voilà 7 occasions de nous brancher !
Portez du fruit ! Le Père est le vigneron qui vient tailler la vigne. Jésus voudrait que les onze se laissent enlever ces sarments qui ne porteront pas de fruit, (comme les gourmands sur la tomate), en particulier leurs illusions, leurs erreurs: ils s’imaginent que le Messie sera vainqueur facilement, sans souffrir, sans mourir, alors que Jésus est venu soulager, guérir, consoler, mais aussi partager, porter nos souffrances, et même notre mort !
Notre fille aînée autiste nous a quittés, avec son Parkinson… finalement elle ne pouvait plus rien avaler, elle est morte de déshydratation. J’ai râlé pendant longtemps… et puis j’ai perdu mon épouse, paralysée. Mais est-ce que je vais râler et pleurer encore longtemps ? Tu les as accompagnées, Jésus, elles sont parties tellement entourées et dans la paix, pour te rejoindre ! J’ai 3 enfants, 5 petits enfants et demi, et tellement de frères à aimer ! Acceptons d’être taillés par le Père, par les évènements, c’est la condition pour porter du fruit, un fruit qui demeure. Dieu aime aussi nos frères, le Père nous taille pour mieux le faire connaître ! Comment veux-tu Seigneur me rejoindre chaque jour ? Quelle décision pour vivre branché sur ton amour, Seigneur ? Aide-moi à la tenir.