C – 22 TO – « Ecouter, s’abaisser, inviter »

2019-09-02T19:20:48+01:002 septembre 2019|

Ecouter, s’abaisser, inviter telle est l’autoroute à trois voies de la Parole de Dieu pour cette rentrée. Cette autoroute est gratuite, car elle est pour les pauvres. : Ces conseils de jésus seraient-ils hors sujet, tant ils sont loin de notre quotidien et cette page de l’évangile de moindre valeur par rapport à d’autres enseignements du Christ ?

Ce que Jésus nous conseille de vivre, il est toujours bon de se rappeler que Jésus l’a d’abord vécu :

Ecouter, S’abaisser, inviter : Dieu le fait pour nous.

 Dieu nous écoute 24h sur 24, spécialement ceux qui ont un cœur de pauvre, ou une vie appauvrie par les épreuves de la vie :  Père des orphelins, défenseur des veuves,
tel est Dieu dans sa sainte demeure. Il nous soutient : quand il défaillait, toi, tu le soutenais.
Sur les lieux où campait ton troupeau, tu le soutenais, Dieu qui es bon pour le pauvre.

Dieu s’abaisse pour nous : Oui c’est bien lui Jésus qui a pris la dernière place ; ainsi l’a bien compris un bienheureux, Charles de Foucauld :

« toute sa vie, il n’a fait que descendre, descendre en s’incarnant, descendre en se faisant petit enfant,descendre en obéissant, descendre en se faisant pauvre, délaissé, exilé, persécuté, supplicié, en se mettant toujours à la dernière place » (Méditation sur saint Luc, 2, 50­51, 20 Juin 1916). Et cette dernière place, personne ne peut la lui enlever disait Charles de Foucauld. Il le fait en chaque Eucharistie, chaque dimanche : il descend dans ce pain et ce vin que je vais consacrer .

Et c’est bien Jésus qui à chaque Eucharistie nous invite à son repas, que nous soyons en pleine forme spirituelle ou humaine, ou plein de tracas et de fatigues,

nous peut-être les estropiés de la vie, dans notre santé ou dans notre cœur,  les boiteux de la foi, les pauvres face à toutes les tâches qu’il y a à faire et que nous n’arrivons pas à assumer.

Dieu nous propose de l’imiter.

écouter

L’idéal du sage c’est une oreille qui écoute. Mettez-vous à mon école dit Jésus, car je suis doux et humble de cœur.

Une oreille qui écoute Dieu qui se met à l’école de Dieu : autrement dit, en ce mois de septembre, tout le monde rentre à l’école : de 0 à 106 ans, tel est la fourchette d’âge de nos paroissiens : tout le monde va à l’école de Jésus : par la prière, on se met à cette école.  Quand on va au collège, au lycée, à la fac,  c’est d’abord pour écouter, pour apprendre. Pas écouter ses messages sur son Iphone, sa musique sur son Ipod : cela c’est pour le temps libre, mais le temps de l’école, c’est pour écouter la maîtresse, le prof..et la prière c’est aussi le moment d’abord pour écouter Dieu, pas seulement pour lui faire entendre nos messages ou la musique de nos joies et de nos peines.

Une oreille qui écoute, c’est aussi l’époux pour l’épouse, les parents pour les enfants, et les enfants qui écoutent, c’est-à-dire qui obéissent à leurs parents.

Demandons au Père, père des orphelins et défenseur du pauvre et de la veuve de nous enseigner les chemins de cette rentrée, dans notre temps de prière, en cette Eucharistie.

S’abaisser

S’abaisser plutôt que rabaisser les autres. S’abaisser c’est se mettre à la hauteur de l’autre quand il est en difficulté et que je vais bien. Quand il ne comprend pas quelque chose et que je peux lui expliquer, sans lui faire le reproche de ce qu’il n’arrive pas à gérer. S’abaisser c’est se mettre au service de l’autre : l’amour rend service, l’amour prend patience, il ne cherche pas son intérêt…s’abaisser, comme dans l’évangile de ce dimanche, c’est laisser à l’autre sa place : laisser la place à l’autre dans nos conversations, laisser une place à l’autre parent dans l’éducation de nos enfants, laisser une  place aux beaux-parents, aux grands parents, aux autres grands parents dans la vie de notre famille, etc.

Ce que Jésus a fait, les saints ont voulu l’imiter : deux exemples pour ces deux points : Pour le premier, Charles de Foucauld et Sainte Thérèse. Charles de Foucauld a voulu imiter son Seigneur et le suivre à la dernière place, il s’est fait le frère universel. La seule chose qui ne soit point enviée, c’est la dernière place. Il n’y a donc que cette dernière place qui ne soit point vanité et affliction de l’esprit…

Sainte Thérèse : « Parfois nous nous surprenons à désirer ce qui brille. Alors rangeons-nous humblement parmi les imparfaits. Estimons-nous de petites âmes qu’il faut que le Bon-Dieu soutienne à chaque instant : dès qu’il nous voit bien convaincues de notre néant, il nous tend la main. Si nous voulons encore essayer de faire quelque chose de grand, même sous prétexte de zèle, le bon Jésus nous laisse seules… Oui, il suffit de s’humilier, de supporter avec douceur ses imperfections. Voilà la vraie sainteté ! Prenons-nous par la main, petite sœur chérie, et courons à la dernière place… Personne ne viendra nous la disputer ! » (O.C. p.599, lettre du 6 juin 1897)

 » Ah ! je sens bien que ce n’est pas cela du tout qui plaît au Bon Dieu dans ma petite âme, ce qui lui plaît c’est de me voir aimer ma petitesse et ma pauvreté, c’est l’espérance aveugle que j’ai en sa miséricorde… Voilà mon seul trésor. Marraine chérie, pourquoi ce trésor ne serait-il pas le vôtre ?

Mais, Seigneur, ma faiblesse vous est connue ; chaque matin je prends la résolution de pratiquer l’humilité et le soir je reconnais que j’ai commis encore bien des fautes d’orgueil, à cette vue je suis tentée de me décourager mais, je le sais, le découragement est aussi de l’orgueil, je veux donc, ô mon Dieu, fonder sur Vous seul mon espérance ; puisque vous pouvez tout, daignez faire naître en mon âme la vertu que je désire. « (Prière 20) » O mon Dieu, je vous en prie, préservez-moi du malheur d’être infidèle. « 

De quelle infidélité voulez-vous parler ?

D’une pensée d’orgueil entretenue volontairement. Si je me disais par exemple : J’ai acquis telle vertu, je suis certaine de pouvoir la pratiquer. Car alors ce serait s’appuyer sur ses propres forces, et quand on en est là, on risque de tomber dans l’abîme.

Quand tu es invité va prendre la dernière place : cette parole fait aussi écho à celle adressée par Jésus à ses disciples : si quelqu’un veut être le premier qu’il soit le dernier,  le serviteur de tous ; en cette nouvelle année pastorale avec un nouveau curé, en présence du témoignage du frère universel et de Mère Teresa, il est bon de rappeler que notre paroisse a besoin de serviteurs, qui sont prêts à se mettre non pas en valeur aux yeux de tous, en cherchant la première place, en cherchant la reconnaissance des autres, mais de serviteurs qui se font le frère universel de tous car en ornant l’église de fleurs, en la nettoyant dans le secret, en chantant dans la chorale, en faisant les comptes,  en animant les sessions de préparation aux sacrements ou le catéchisme, on participe par toutes ces humbles tâches à l’invitation du Seigneur à son repas.

Demandons à Jésus, qui s’est abaissé par amour pour nous, de nous montrer à qui je dois faire plus de place dans ma vie ?

Inviter

Où est la place du pauvre dans nos invitations ? Où est la place du pauvre dans notre communauté paroissiale ?  Quand tu es invité, quand tu invites. Le Seigneur Jésus, à travers la liturgie, ne manque pas d’humour puisqu’il nous trace lui-même le chemin de notre méditation pour cette semaine de rentrée où nous n’avons sans doute pas l’esprit à faire des invitations ou à prendre date pour un dîner. Quand tu invites, invite les pauvres et les boiteux. Un des textes fondateurs de l’Arche est cette bénédiction de Jésus : « Lorsque tu donnes un festin, invite des pauvres, des estropiés, des boiteux, des aveugles et tu seras béni ! »

Quand tu invites, pourrions-nous nous aussi pense à inviter cette semaine quelqu’un si nous n’avons pas l’habitude d’inviter, et pensons à inviter quelqu’un hors de notre cadre de relations habituel ce sera pour nous une façon de grandir dans la vie chrétienne : demandons au Seigneur de nous éclairer, de nous montrer ce qui lui ferait plaisir.

Ecouter, s’abaisser, inviter : que le Seigneur nous donne la grâce de vivre sa Parole. Amen

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