Saint Luc commence son évangile par un échec: Il y avait… un prêtre nommé Zacharie. Sa femme s’appelait Élisabeth. Ils étaient l’un et l’autre des justes devant Dieu : ils suivaient toutes les indications et les préceptes du Seigneur de façon irréprochable. Ils n’avaient pas d’enfant, car Élisabeth était stérile et, de plus, ils étaient l’un et l’autre avancés en âge ». Être stérile était considéré comme une malédiction, donc une honte publique. Pourtant Zacharie signifie Dieu se souvient et Élisabeth : Dieu est promesse. Alors Dieu les a-t-il oubliés ?
Soudain l’ange Gabriel se présente et lui annonce que sa femme va lui enfanter un fils ! Sont-ils dans la joie d’accueillir un enfant désiré pendant des dizaines d’années ? Non, parce que Zacharie finissait par douter de l’amour de Dieu, et Élisabeth restait cachée, dans la honte dit saint Luc, elle était blessée. Mais Marie se dépêche de venir à son secours.
Soudain Marie « entra dans la maison de Zacharie et salua Élisabeth. Or, quand Élisabeth entendit la salutation de Marie, l’enfant bondit de joie en elle ! ». Alors Élisabeth est remplie d’Esprit saint et guérie : elle est saisie, elle change de regard, elle entre enfin dans la louange et le bonheur. Elle devine la présence du Messie dans le ventre de Marie, elle dit : «Tu es bénie entre toutes les femmes, et le fruit de tes entrailles est béni ! » Il est le berger de paix que Michée avait annoncé.
Jésus est tout neuf, tout petit dans le ventre de Marie, quelques millimètres ou cm…, les médecins l’appellent un œuf, un embryon, un fœtus, et la loi française ne le reconnaît pas comme un humain, il n’est pas protégé. Ce Jésus minuscule, c’est déjà la présence de Dieu dans la chair ! Lorsqu’il approche avec Marie, il guérit Élisabeth et la transforme par sa Présence divine ! C’est la première guérison de Jésus ! Tout petit et déjà Sauveur ! Aujourd’hui on devrait prier pour chaque femme enceinte, et encore plus si le père le rejette, pour leur bébé que Dieu aime déjà et veut protéger… (Chaque jour en France 2 000 naissances et 500 avortements)
Nous attendons toujours un président parfait, et des lois parfaites, mais, elles seront toujours à améliorer. Dieu seul est parfait. C’est lui qui sauve les hommes. Dieu ne parachute pas un sauveur tout-puissant et parfait à la manière humaine, il donne un Sauveur faible et vulnérable qui vient par des femmes humiliées, stériles donc sans valeur, un Sauveur qui ne sait même pas parler, il apprendra… C’est pourquoi Jésus n’est vraiment accueilli que par les malades, les pauvres, les bergers. Et moi, est-ce que j’attends un Sauveur qui règle tous mes problèmes à ma place ? Ou bien un Sauveur qui vient rejoindre mes faiblesses, me relever et m’embaucher pour son œuvre de salut ?
Vous avez remarqué que Jean Baptiste bondit de joie quand Marie et Jésus approchent, au moment où Marie la salue : shalom ! Pourquoi tant de joie ?… Une visite surprise de sa cousine, c’est de la joie pour Élisabeth fatiguée et honteuse, mais c’est Jean Baptiste qui bondit de joie ! Une telle joie pleine et durable, comment l’obtenir ? Faire la volonté de Dieu donne la joie, la joie qui dure, car Dieu est joie. Depuis ma conversion, depuis le jour où j’ai donné mon cœur à Dieu, j’ai reçu la joie, même pendant les jours difficiles. J’ai été menacé de prison, de mort, plusieurs fois, nous avons perdu une fille handicapée, mon épouse est très malade, mais je reste dans la joie depuis que j’ai donné ma vie à Dieu. Il m’a guéri, il m’a sauvé, il veille sur moi. Pourtant je ne suis pas meilleur que vous. Vous savez ce que dit Jésus, à celui qui a fait fructifier les talents ? « Entre dans la joie de ton maître ! » Dieu fait de la transfusion de joie !
La joie de Dieu, c’est de réaliser sa volonté de salut en prenant chair pour sauver les hommes empêtrés dans leurs problèmes, leurs culpabilités, leurs peurs, leurs divisions et leur violence… Il envoie le Sauveur promis. Joie ! De même Marie réalise la volonté de Dieu en accueillant le Sauveur promis, même si elle prend le risque d’être lapidée… mais sa joie montre qu’elle a fait le bon choix ! Joie pour les cœurs qui cherchent Dieu, dit le psaume. L’épître du jour disait: »En entrant dans le monde, le Christ dit : Tu n’as voulu ni sacrifice ni offrande, mais tu m’as formé un corps ». Nous entrons dans ce mystère de Noël, Dieu le Créateur du Big Bang et du monde, il s’abaisse, se fait fragile, dépendant des hommes, vulnérable, à notre service. Tout à l’heure il va s’incarner dans un bout de pain pour entrer en nous !
Alors pourquoi sommes-nous parfois tristes ? Parce que nous avons la liberté d’ouvrir ou de fermer notre cœur. Jésus veut donner sa joie en plénitude, mais nous avons aussi peur d’être déçus, de souffrir, etc. Pourquoi je ferme mon cœur ? Pour me protéger des échecs, des souffrances, car le fait d’aimer fait inévitablement souffrir. Nous sommes souvent enfermés dans nos peurs, nos jalousies, nos blessures, nos manques… est-ce que je prie pour faire la volonté de Dieu, ou pour que Dieu fasse ma volonté ?
Jésus a souffert toute sa vie du péché des hommes, Lui l’innocent, il a subi toutes nos injustices, nos peurs, nos lâchetés, etc, pour nous en libérer ! Tout est possible à Dieu, supplions le de nous aider à ouvrir et garder notre cœur ouvert. Fermer mon cœur conduit à la tristesse et d’autres souffrances. La joie surnaturelle, c’est la conscience de la présence de Dieu en nous, c’est l’accueil du Sauveur. Observez toute la journée le mouvement de votre cœur, qui s’ouvre ou se ferme, qui donne ou qui jalouse… Demandez la grâce, la liberté d’accueillir vraiment Jésus. Le Sauveur vient… pour grelotter dans le froid et la paille ? Ou pour bondir de joie dans des cœurs qui savent l’accueillir ?