Pour plaisanter: Une femme insiste jusqu’à obtenir la guérison demandée. Moralité: ce que femme veut, Dieu le veut ?
Dimanche dernier saint Paul rappelait les privilèges accordés par Dieu à SON peuple, aujourd’hui nous voyons Jésus au contact d’une païenne. Chaque peuple a une mission différente, le peuple d’Israël (je ne parle pas de l’Etat d’Israël) est l’arbre sur lequel le christianisme est greffé, puisque le Christ et les apôtres sont tous juifs, Israël est le peuple témoin de toute une histoire sainte, et des résistances des hommes à la sainteté. Nous, nous sommes davantage les témoins de la nouveauté du message du Christ, avec d’autres résistances.
Je voudrais vous partager aujourd’hui un secret de Jésus que cet évangile nous permet de découvrir. Vous savez que Jésus a été envoyé par le Père pour porter la Bonne Nouvelle de l’amour de Dieu pour SON peuple. Il a peu quitté son pays. Pourtant un jour Jésus « se retire » au Liban, peut-être pour visiter, ou pour se reposer avec ses disciples ? Mais une femme le reconnaît comme “fils de David”, c’est-à-dire comme Messie, et le poursuit à grands cris pour qu’il libère sa fille perturbée par un esprit mauvais. Jésus résiste, et va pousser jusqu’au bout la foi de cette femme.
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“Ma fille est tourmentée par un démon”, dit-elle. Mais Jésus écoute l’Esprit saint, pas les démons, les démons ne l’intéressent pas, Jésus ne répond pas.
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C’est une Cananéenne, or Jésus est envoyé par le Père en mission en Israël, et non pas vers les païens, il répond : « Je n’ai été envoyé qu’aux brebis perdues de la maison d’Israël. »
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Elle insiste, troisième fois, mais Jésus écoute la Parole de Dieu, selon la mission du Messie telle que la bible l’indique, donc Jésus résiste encore, il la compare aux petits chiens voleurs.
Qu’est-ce que vous auriez fait au bout de 3 fois ? Moi je me serais découragé ! Mais la femme reprend une 4e fois, elle se prosterne devant lui et dit: « Oui, Seigneur, justement, les petits chiens mangent les miettes qui tombent de la table de leurs maîtres. » Cette demande pleine d’humilité et de confiance, peut faire référence, pour ceux qui lisent la Bible, à la multiplication des pains par le prophète Élisée, 8 siècles auparavant. C’était la famine, le prophète “Élisée dit alors : « Donne [ces quelques pains] à tous ces gens pour qu’ils mangent. » Son serviteur répondit : « Comment donner cela à cent personnes ? » Élisée reprit : « Donne-le à tous ces gens pour qu’ils mangent, car ainsi parle le Seigneur : On mangera, et il en restera. » Alors, il le leur donna, ils mangèrent, et il y eut des restes, selon la parole du Seigneur.” (2R 4,42-44). Le texte du livre des Rois dit qu’il y a eu des restes. La femme exprime simplement, mais avec force, que Dieu est trop bon pour ne pas accorder quelques restes, quelques miettes de grâces à une enfant en souffrance, même païenne. Jésus vient de multiplier les pains, quelques jours auparavant, il a sûrement repensé à ce geste d’Elisée. Alors Jésus reconnaît les 3 signes qu’il attendait :
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en premier lieu Jésus reconnaît que c’est l’Esprit d’amour et de compassion qui agit dans le cœur de la cananéenne,
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en deuxième lieu, les circonstances sont la voix du Père, Jésus reconnaît dans cette païenne la foi d’Israël qui attend le fils de David, le Messie,
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enfin il reconnaît que ce miracle était déjà annoncé par Élisée dans la Parole de Dieu.
Alors c’est clair: c’est Dieu qui parle par elle. “Jésus répond : « Femme, grande est ta foi, que tout se passe pour toi comme tu le veux ! » Et, à l’heure même, sa fille est guérie.”
Donc les circonstances, ont conduit Jésus à rencontrer des païens et constater leur foi. C’est pourquoi il pourra envoyer ses disciples évangéliser dans le monde entier. Tant pis pour les nationalistes, les suprématistes et les racistes. Dieu aime tous les hommes. Les circonstances sont généralement la voix du Père.
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Est-ce que j’accepte les circonstances que donne le Père, ou est-ce que je râle parce qu’il fait chaud, ou froid, ou que ma femme est comme ceci ou mon patron ou mon voisin est comme cela, ou la société est tordue ? “Fleuris là où tu es semé !” dit saint François de Sales.
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Est-ce que j’écoute la Parole de Dieu, en particulier ce que dit Jésus, le Verbe de Dieu, comme dit saint Jean, est-ce que j’y suis attentif chaque jour ? Seigneur, que veux-tu me dire ?
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Est-ce que j’écoute l’Esprit d’amour, qui estime précieux chaque homme de la planète ?
La vie chrétienne, c’est cette triple écoute. Grandir dans cette triple écoute, c’est le chemin de la sainteté et du bonheur…
J’avais une amie théologienne, qui écoutait souvent les informations télévisées, mais pas le pessimisme, pas les critiques, pas le catastrophisme des présentateurs de mauvaises nouvelles. Elle aimait lire la Bible, elle écoutait Dieu à travers les actualités, ce que lui disait l’Esprit d’amour, elle demandait : Seigneur, pour qui veux-tu que je prie aujourd’hui ? Puis elle éteignait le poste et prenait un moment pour prier pour cette personne. Voilà comment regarder et soutenir le monde.