En ce moment, nous cherchons un président de la République. Les juifs de l’époque du Christ attendaient un roi-Messie envoyé par Dieu pour les délivrer du mal et surtout de l’occupation romaine.
L’évangile de Jean met en valeur ce qui montre que, malgré les apparences, Jésus est le Roi attendu.
Jésus est roi, il s’avance librement, sachant ce qui va se passer, c’est lui qui dirige librement son arrestation et demande: Qui cherchez-vous ? – Jésus de Nazareth – JE SUIS, dit Jésus Et les gardes reculent et tombent par terre ! JE SUIS, c’est le nom de Dieu révélé à Moïse.
Pierre au contraire, quand on lui demande s’il est un disciple de Jésus, dit : je ne suis pas ! Quand nous nous écartons de Dieu, nous ne sommes plus rien par nous mêmes.
Au centre du récit, Pilate demande à Jésus : es-tu le roi des juifs ? Jésus lui demande d’où il tient cette vérité.
Pilate demande au peuple : « voulez-vous que je vous relâche le roi des juifs ? »
Sur la croix, Pilate fait écrire en hébreu, en latin et en grec : « Jésus le Nazaréen, Roi des Juifs »
L’évangile de Jean montre aussi que Jésus est un Roi totalement inattendu.
Jésus ne délivre pas son peuple de l’occupation romaine, mais le christianisme en 3 siècles deviendra plus fort que l’empire romain bientôt décadent, et on verra des empereurs romains défendre la foi chrétienne, c’était inimaginable ! L’action de Dieu est rarement celle qu’on attend, Dieu règne discrètement mais sûrement.
Jésus se situe en roi-serviteur, lavant les pieds de ses disciples, il est le roi plus humble que tous les rois et présidents, personne ne peut s’abaisser plus bas que lui. Cette attitude de Jésus est divine, elle nous révèle qui est Dieu, tout amour, tout amour rayonnant, c’est ce que Jean appelle la gloire de Jésus, qui n’est pas comme la gloire humaine, son trône est aujourd’hui un instrument de supplice !
Il est étonnant encore de regarder comment le Père conduit la Passion, de façon à transformer tout notre mal en bien pour l’humanité. Pilate demande : « voulez-vous que je vous relâche le roi des juifs ? » – Pas lui, dit la foule, Barabbas ! Barabbas en araméen signifie « fils du père ». Quand la foule crie « Barabbas ! », elle crie la vérité, sans s’en rendre compte. Jésus est d’abord le fils du Père, il nous fait découvrir le Père ! Jésus est le roi de la vérité !
Jésus se situe dans cette relation de dépendance du Père notre créateur par amour : c’est l’amour qui règne dans son cœur. Par la croix, concentre sur lui toute l’injustice et la haine et la violence humaines mais il ne répond pas par la violence il prie : « Père, pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu’ils font ! » Jésus détruit le cercle vicieux de la vengeance, de la haine, de la violence. Jésus règne par le pardon, jusque sous le supplice terrible de la croix. Il règne par l’amour et non par la force brutale !
Dans notre secteur paroissial, dans deux églises, à Saint-Alban et à Castelginest, un peintre a représenté dans de grands tableaux Jésus en croix et à ses pieds Marie de Magdala, seule et accrochée à ses pieds ! Quel en est le sens ? Souvenons-nous que Jésus avait délivré Marie de Magdala de 7 démons, nous dit saint Luc (Lc 8,2). Traditionnellement, il y a aussi 7 péchés capitaux. Sous les traits de Marie de Magdala, je pense que le peintre a représenté le pécheur sauvé et reconnaissant, Jésus et moi, Jésus et l’homme nouveau attaché à son sauveur par l’amour réciproque.
Est-ce que nous accueillons Jésus comme notre roi et notre sauveur personnel ? Est-ce qu’il règne en moi et dans tous les recoins de ma vie ? Est-ce qu’il est assis dans un coin, sur un strapontin ou est-ce que je prends avec lui toutes mes décisions, mes choix, est-ce que je gère avec lui mes relations ? Nous avons encore besoin d’accueillir son salut car Jésus est passionné d’amour pour chacun de nous. Être saint, ce n’est pas être parfait, c’est être avec Jésus en toute chose et reconnaissant : « aujourd’hui même tu seras avec moi dans le paradis ».