XXXIè dimanche TO-Ann. A « Où placer notre fierté ? »

2018-01-28T20:12:55+01:007 novembre 2017|

Les scribes étaient à l’époque de Jésus ceux qui connaissaient le mieux la Loi dite de Moïse, mais à laquelle on avait ajouté les pratiques faites pour les prêtres. Les pharisiens étaient des hommes très religieux qui étaient fiers d’observer la loi de Moïse, et se croyaient justes et supérieurs aux gens peu instruits, incapables de pratiquer des centaines de commandements. Pourtant la fierté est très utile : si nous n’avons pas de fierté, nous ne pouvons rien annoncer au monde !

Jésus, lui, n’est pas venu juger les hommes, mais les sauver. Malachie et les autres prophètes dénoncent les graves erreurs du clergé, des scribes et pharisiens. Comme eux, Jésus doit redire le même message par rapport aux pharisiens : « ils disent et ne font pas ! », ils font plein de choses pour Dieu, mais pas la volonté de Dieu ! En fait, ils soignent surtout les apparences, ils se font passer pour des hommes religieux, mais ils n’aiment pas vraiment Dieu, puisqu’ils refusent d’être remis en question par Jésus. En fait, ils n’aiment pas les hommes non plus, puisqu’ils les jugent.

Et nous ? Est-ce que nous avons fait l’expérience de l’amour fou de Dieu pour nous ? Est-ce que nous aimons Dieu concrètement ? Un peu ? Beaucoup ? Passionnément ?

Est-ce que nous prenons un moment chaque jour pour l’écouter en lisant sa Parole ? Est-ce que nous lui parlons… de nos joies, de nos peines, des peines de nos frères ? Nous avons la chance dans nos paroisses de pouvoir trouver beaucoup d’aide pour progresser dans la prière, dans la Bible, dans la connaissance de Dieu : plusieurs groupes de prière se réunissent, un groupe de Bible tous les mois, des adorations chaque semaine, des enseignements chaque mois un jeudi soir… certains, heureux, arrivent à prier et partager leur foi en couple ou en famille ou en petit groupe.

Et nous, est-ce que nous aimons les hommes et le monde concrètement ? Un peu ? Beaucoup ? Passionnément ?

Ou est-ce que nous les jugeons ? Il ne s’agit pas d’imiter ce qui est tordu dans le monde, mais de discerner ce qui est bon, ce qui fait grandir l’homme en enfant de Dieu. Certains sont fiers d’eux-mêmes, ils sont insupportables. D’autres sont honteux d’eux-mêmes, ils sont douloureux. Que dit le psaume 130-131 de ce jour ? « Seigneur, je n’ai pas le cœur fier, ni le regard ambitieux », c’est-à-dire que je ne suis pas fier de moi, mais que je tienne mon âme égale et silencieuse ; mon âme est en moi comme un enfant, comme un petit enfant contre sa mère. Être fier d’être l’enfant bien-aimé du Père, pécheur et pardonné, voilà la seule attitude qui donne à la fois assurance et humilité. Voilà le secret qui fait des saints.

Qu’est-ce qui peut m’aider ici à aimer davantage les hommes sans les juger ? Il y a des lieux, par exemple à la Maison de la Fraternité, on partage ses joies et ses faiblesses, au Service Évangélique des Malades (le SEM) et au Secours Catholique on apprend à aider les personnes en difficulté avec délicatesse pour les aider à se relever…

Peut-être que cela nous arrive à nous aussi, comme les pharisiens, de juger ce monde et nos proches et de me croire supérieur ou inférieur ? Ce serait une erreur. Je peux être fier de mes dons, d’intelligence ou autre, mais ils me sont donnés par ma famille et par Dieu, c’est lui que je dois remercier ; je peux être fier de mes qualités acquises, de mes vertus (de patience, d’honnêteté ou autres), mais c’est grâce à Dieu que j’ai pu les développer, c’est lui que je dois remercier ! Et si j’ai des dons, est-ce que j’en fais profiter mes frères à 100% ?

Notre évêque nous invite à former de petites fraternités locales pour nous entraîner mutuellement à aimer à la fois Dieu et nos frères. Si notre fierté est bien placée, dans l’enfant bien-aimé du Père, nous pouvons inviter d’autres personnes à partager ce bonheur ! C’est cela, évangéliser : rejoindre nos frères dans leurs joies et leurs soucis et être des frères pour eux, et donc leur partager le bonheur d’être aimés, leur partager en actes ou en paroles, selon les cas… mais dans la joie d’être aimés de Dieu et la certitude que Dieu les aime jusque dans leurs faiblesses.

Demandons-lui maintenant sa grâce, pour accueillir son amour total, Jésus va jusqu’à donner sa vie pour moi, son corps, son sang, sa souffrance même, pour me guérir de mes refus d’amour ! Seigneur Jésus, apprends-moi à voir tout ce que fait pour moi le Père, à le remercier, à le louer  et aussi à lui demander sa lumière pour découvrir sa volonté d’amour, lui demander sa grâce pour faire un peu de bien autour de moi malgré ma faiblesse.

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