Mes chers frères et sœurs. Cette année, le mois de Juin est marqué par la fête de la Pentecôte célébrée par et dans toute l’Eglise. Sur notre ensemble paroissial, cette fête correspond aussi à la fête de la Profession de Foi de ces 22 collégiens de notre ensemble paroissial à Lalande. Sans le Saint Esprit, nous ne pouvons ni adhérer librement et généreusement au Christ Ressuscité, ni témoigner de sa présence dans notre vie. Ces collégiens qui font la Profession de Foi, ces 187 confirmands adultes de la Pentecôte de notre diocèse, tous ces membres du Renouveau Charismatique réunis à Rome autour du pape François, comme nous tous d’ailleurs, nous avons besoin du Saint Esprit pour vivre en enfants de lumière, pour être lumière du monde et sel de la terre.
Il est cependant dommage de constater que cette belle fête du Saint Esprit soit méconnue et n’aie pas encore, dans les habitudes des chrétiens, la même importance que les fêtes de Noël, la Toussaint…. Il y a 50 ans encore, avant la naissance du Renouveau Charismatique, beaucoup de chrétiens n’avaient pas conscience de la place importante que joue le Saint Esprit dans la vie spirituelle. Aujourd’hui encore, on prie facilement le Père, le Fils, mais peu de gens s’adressent spontanément à l’Esprit Saint dans leurs prières. Cela montre bien le retard que nous avons eu dans l’histoire et que nous devons rattraper pour redécouvrir et donner toute sa place au Saint Esprit qui, comme nous le disons dans la Profession de Foi, procède du Père et du Fils et « reçoit avec le Père et avec le Fils même adoration et même gloire ».
Le théologien Yves Congar nous rappelle que contrairement à ce qui est couramment affirmé, l’Eglise n’est pas née le jour de la Pentecôte. Pour lui, cette Eglise qui existait déjà autour du Christ mort et ressuscité, à la Pentecôte, cette Eglise « vient à la lumière », sort du silence, de la peur et devient « plus lumineuse, rayonnante pour elle-même et pour toute l’humanité ». C’est cette lumière du Saint Esprit que chaque baptisé est appelé à porter au monde. C’est sa lumière qui nous sanctifie en nous apportant des dons en abondance pour que ceux-ci portent du fruit dans notre vie et dans l’Eglise.
La fête de la Pentecôte nous invite à entrer dans la communion trinitaire dans laquelle nous sommes appelés à entrer grâce au Saint Esprit qui nous a été donné. Nous croyons en un Dieu qui est communion trinitaire, dynamisme éternel d’amour intrinsèque par lequel le Père et le Fils s’aiment. Cet Amour que le Premier donne et que le Second reçoit et échange, c’est le Saint Esprit, qui est aussi une Personne en tant que telle, comme lien entre le Père et le Fils. Le Saint Esprit est l’Amour qui unit le Père au Fils de manière qu’Ils soient Un. Mais ce qui est plus merveilleux, c’est que cet Amour-Don devient aussi un don « ab extra » : il est communiqué à nous aussi par le Père et le Fils pour que nous vivions dans la communion trinitaire et que nous vivions dans cette même unité-communion avec la Trinité et entre nous tous, membres du Corps du Christ. Seul le Saint Esprit nous permet, dans l’Eglise Universelle et dans chaque cellule d’Eglise (famille, groupe, service, mouvement, petite communauté locale, paroissiale, doyenné, diocèse..) de construire chaque jour l’unité et la communion.
Le Saint Esprit était l’acteur principal de la conception virginale de Marie quand Il est « descendu » sur Marie pour que le Verbe s’incarne et devienne l’un de nous. Ce même Esprit était descendu, sous la forme d’une colombe, sur Jésus lors de son baptême dans le Jourdain. Il l’avait conduit dans le désert pour y être tenté, l’a accompagné tout au long de sa mission d’annonce et d’inauguration du Règne. Le Saint Esprit a été présent, avec lui, pendant sa Passion. Au moment d’expirer, Jésus remit l’Esprit au Père (Jn 19, 30) : «Père, entre tes mains je remets mon Esprit » (Lc 23, 46).
C’est ce même Esprit que le Christ Ressuscité souffle sur ses apôtres réunis dans le Cénacle, avec Marie et quelques femmes, priant d’un seul cœur, lors de la merveilleuse apparition du Ressuscité, pour les rendre ministres de la rémission des péchés. C’est le Paraclet promis, Celui qui devait les conduire vers la Vérité tout entière…. Et le jour de la Pentecôte, cet Esprit est répandu sur la première communauté chrétienne encore embryonnaire et qui, par la force du Saint Esprit, reçoit un élan nouveau, la motivation, la force et le courage pour annoncer que le Crucifié est Ressuscité.
Grâce au Saint Esprit, les apôtres n’ont plus peur. Ils sortent sur la place publique, émerveillant peuples et nations présents à Jérusalem pour la Fête du Temple. Par la grâce du Saint Esprit, tous ces peuples reçoivent et comprennent le message des apôtres : l’annonce de la Résurrection. C’est le même Esprit qui nous est donné aujourd’hui encore dans l’Église. Il nous donne la force, la ténacité, le courage pour professer notre foi, annoncer le Christ dans chaque situation et en tout lieu, même quand cela nous semble impossible.
Par le Saint Esprit, nous recevons la force pour espérer, au-delà des épreuves et des faiblesses, reprendre confiance en nous-mêmes quand nous nous sentons incapables d’avancer, le courage de nous relever après chaque chute. C’est cet Esprit qui nous permet aussi de fuir et avoir en horreur la vaine gloire et l’autosuffisance qui nous guettent tous dans nos différentes missions. Le Saint Esprit nous apprend à nous faire petits dans le Christ qui élève les humbles et les pauvres de cœur. Par ses nombreux dons, le Saint Esprit nous rend capables de dépasser nos appréhensions, nos peurs, nos angoisses, pour entrevoir déjà la victoire dans toutes les occasions de chute et d’échec. Il nous permet de voir Dieu agissant dans ce que nous vivons chaque jour…
Au début de ce mois de juin qui s’ouvre avec la Pentecôte, prions le Saint Esprit pour notre monde qui a tellement besoin d’espérer. Prions-le pour notre communauté paroissiale, pour nos familles, pour les confirmands, pour l’Eglise afin qu’Il nous aide à être des membres vivants du Corps du Christ et nous fasse entrer chaque jour dans la communion trinitaire, seule finalité de la vie chrétienne.
