Relisons l’Évangile de ce dernier dimanche de novembre, évangile de Saint-Matthieu, chapitre 25, versets 31 à 45. Jésus nous dit explicitement que c’est de lui dont nous prenons soin en étant attentifs aux pauvres et aux faibles, à l’étranger, au prisonnier, à l’affamé… La clef de lecture de cet évangile est une donnée fondamentale de tout l’enseignement de Jésus, et donc de l’Église : son option préférentielle pour les plus faibles. Jésus, Bon Berger et Roi par excellence accueille les brebis qui l’ont reconnu à travers le visage du plus pauvre, du plus faible, du persécuté, de l’affamé, l’assoiffé, l’étranger. Dans la Bible, il y a sans cesse cette valorisation des gestes de compassion envers, les petits, les faibles et les pauvres… Le Seigneur s’identifie à la personne écrasée par la vie, et nous voyons que cette identification est méconnue par les disciples étonnés d’avoir fait du bien à Dieu, à travers le pauvre, sans le savoir. Le message de Matthieu est clair : notre rencontre avec Dieu, la foi véritablement chrétienne change notre mode de voir les autres et de vivre avec eux. Dieu est présent dans le visage défiguré du pauvre, de nos frères et sœurs. Et réalisez bien que Jésus ne parle pas de « bons pauvres », « de pauvres gentils » ou de « prisonniers innocents victimes d’une erreur judiciaire ». Même dans le pauvre qui a tout perdu à cause de sa propre faute parce qu’il a dilapidé sa richesse ou dans le prisonnier meurtrier condamné à perpétuité, nous pouvons toujours reconnaître quelques traces du visage de Dieu !