L’équipe de la pastorale des funérailles nous partage son quotidien en ce temps de pandémie.
Dix mois après, le premier confinement lié à la Covid-19, il nous semble revivre ce film : « Un jour sans fin » où ce drôle de personnage était « condamné » à vivre encore et encore la même journée, un peu comme chacun d’entre nous avec cette pandémie ! Mais le héros finit par retrouver le cours de sa vie : par ici la vie d’avant ! Gardons espoir, typiquement humain, mais surtout soyons dans l’espérance qui nous vient de Dieu.
Ainsi donc, pour notre pastorale, nous sommes passés d’un accompagnement physique (en vrai face à face) à un accompagnement totalement virtuel (ni rencontre avec famille, ni présence à l’église, seuls nos prêtres étaient là), et, actuellement à une situation mixte. En effet, les recommandations gouvernementales et diocésaines nous permettent à ce jour de pouvoir rencontrer les familles en présentiel, mais de préférence dans une salle paroissiale ou une église plutôt que dans les familles, et d’être présents aux célébrations, bien évidemment avec tous les gestes barrières et distanciations préconisés. Par ailleurs selon les risques liés aux pathologies de chacune et chacun des membres de l’équipe, les personnes discernent elles-mêmes pour savoir si elles continuent à préparer par téléphone, se rendre ou pas aux célébrations. Une forte majorité de l’équipe, rencontre physiquement les familles et la quasi-totalité est présente à l’église sans oublier le cimetière.
Un critère à prendre en compte concerne les capacités de nos églises qui évoluent et sont en fait à géométrie variable. Au début c’était 20 personnes quelle que soit la dimension de l’église, puis ce fut 30, ensuite c’était un rang sur deux et une chaise sur deux, maintenant un rang sur deux mais une chaise sur 3. Nous avons d’ailleurs demandé une formation en arithmétique en lieu et place des formations fondamentales et d’approfondissement assurées par le diocèse !!! dit un des membre, plein d’humour…
Dans ces moments qui bouleversent les familles, il convient de « pouvoir toujours être avec ». Au-delà des douleurs, et souffrances qu’elles ressentent il y a en plus les angoisses liées aux contraintes de la pandémie : prendre rendez-vous pour voir son proche malade à l’hôpital, vais-je pouvoir rendre un hommage religieux normalement ? etc… La réponse est oui ! mille fois oui ! Oui, nous pouvons accompagner les familles dignement en témoignant de notre foi. Mais il nous manque en effet, le côté tactile (toucher la main, le bras, une embrassade etc…), toutes les expressions du visage cachées sous les masques, mais, nous sommes toujours là, pour chaque famille. Même si une personne prépare au téléphone, un autre membre sera présent à l’église : « Église Corps du Christ ! » (1 Co 12,12)
Cette étrange situation, nous fait longuement éprouver le manque dans notre vie. Le manque des autres, pour pouvoir cultiver le « goût des autres « (un autre titre de film d’ailleurs). Et pour l’équipe, un des manques, concerne nos repas partagés qui rythment nos rencontres à peu près mensuelles : le matin par le café, gâteaux, ensuite un petit apéritif et le repas. Cela réconforte tout le monde et permet une bonne libération de la parole plus spontanée, en plus du partage « des joies et fragilités » entre les membres de l’équipe et les prêtres. Oui vivement que notre immunité nous permette de retrouver le temps d’avant, et mieux, car les restrictions font apprécier davantage ce qui nous a manqué…
Notre baptême nous confère trois missions : Annoncer, Célébrer et Servir. Oui notre service de la pastorale de l’accompagnement des familles en deuil est une véritable MISSION.
Seigneur, nous te rendons grâce, de nous avoir appelés et envoyés en Église vers nos frères et sœurs blessés par la mort. Permet qu’avec les baptisés au service des familles en deuil nous restions unis en Ton Amour. Garde-nous dans la joie de te servir. Amen ! (Extrait de la prière diocésaine des funérailles).