Durant le temps de Carême, il n’y aura pas de réunion. La prochaine rencontre de l’équipe MCR est prévue le 4 mai prochain. En attendant, Monique Griess qui anime le groupe, nous propose un résumé des trois derniers sujets abordés qui permettent de dérouler la thématique d’année :«La santé… à notre âge, quel défi !» à travers des textes bibliques mais aussi des images, poèmes, citations, textes de spiritualité ou philosophiques contemporains… proposés dans le livret d’accompagnement des équipes du Mouvement chrétien des retraités. Bien que l’échange soit capital et stimulant, ces rencontres ont dû avoir lieu virtuellement du fait des consignes sanitaires pour lutter contre le Covid. Cependant, elles ont permis de garder un lien et d’avancer même si rien n’est facile pour le MCR cette année. N’hésitez pas à vous manifester, écrire, répondre aux mails. Continuons à nous soutenir mutuellement. (notre illustration : Le bon samaritain : mosaïque de Yvan RUPNIK, Madrid, cathédrale Almudena)
«Et le Verbe s’est fait chair… »
Voici donc le titre de ce 2ème chapitre de la réflexion entamée autour du thème de la santé des aînés. Nous étions début décembre, à quelques semaines de la fête de la Nativité. Le Verbe s’est fait chair ! Le livret proposé par le MCR nous conduit au célèbre évangile de saint Luc (Lc 1, 26-38) : « La Visitation« : cet évangile a inspiré tant et tant d’artistes, il évoque un moment crucial pour Marie. La scène se passe en Galilée, région méprisée, où vit une jeune fille, Marie , fille de Joachim et d’Anne, promise à Joseph.
L’Ange Gabriel annonce à Marie que Dieu l’a choisie pour enfanter un fils qui sera l’incarnation du Dieu tout–puissant. L’émotion de Marie est à son comble , la voilà bouleversée , mais... elle est humble, toujours prête à servir et dans la confiance, le Seigneur l’a choisie ! Ainsi, Marie, la toute petite accepte de porter en son sein, l’Enfant-Dieu car sa Foi est totale : Que tout m’advienne selon ta parole ! »
Rien n’est impossible à Dieu, attentif aux plus petits, aux plus démunis, eux qui seront les premiers à témoigner de son amour universel. Dans le Nouveau Testament, vingt textes rappellent qu’Il apporte la guérison aux plus petits. La résurrection de Lazare, est le dernier des miracles accomplis par le Seigneur dans le domaine de la santé. Dieu est la vie, les amis de Jésus ne meurent pas. Pour celui qui a la Foi, la résurrection sera la vraie guérison.
Une question nous est posée : Qu’en est- il de ta Foi? As- tu confiance en ce Dieu qui prend soin de toi ? Certes, dans les moments difficiles, dans les épreuves de la vie, le Seigneur est à nos côtés, nous le savons, (cf. Ps 54-53 ) et il est important de demander au Seigneur quel plan Il a pour nous et non de vouloir a tout prix que « notre« volonté soit faite. Ne disons-nous pas chaque jour «Seigneur, que TA volonté soit faite ! ».
Ai- je toute confiance en ce Dieu auquel je crois ? Dans l’épreuve, tout peut en effet basculer.
Autre passage important de ce 2ème chapitre : la Prière du Magnificat. Dans ce cantique, Marie révèle sa Foi, elle se reconnaît « humble servante » et voilà que c’est elle que Dieu, le Tout- Puissant, est venu chercher pour s’incarner comme l’annonçait Isaïe :
« Car un enfant nous est né, un fils nous a été donné ,on lui a donné ce nom : Conseiller merveilleux, Dieu- fort, Père éternel, Prince- de – Paix pour que s’étende le pouvoir dans une paix sans fin« . (Is 9, 5). Marie loue le Seigneur et évoque sa miséricorde pour tous ceux qui sont dans la confiance, les plus démunis, les plus humbles, les affamés des périphéries, seront élevés.
Dans « Oser la chair », un extrait du livre de frère Brice Olivier, dominicain, était également proposé à la réflexion. L’auteur insiste sur le fait que le Verbe a fait sa demeure parmi nous, Noël est en effet la rencontre et la réunion de la chair de Dieu avec celle de l’homme.
Dieu a essayé de se faire entendre des hommes par les patriarches, par les prophètes, par les anges mais les hommes n’ont pas entendu, alors, il a dit sa Parole, par la vie d’un homme, Jésus – Christ. L’amour, pour exister, doit prendre chair. Il est nécessaire pour nous que le Verbe vienne habiter notre humanité dans toutes ses dimensions.
En conclusion, l’homélie du Père Antoine Fleytel , lors d’une veillée de prière de Noël , nous rappelle que l’ange Gabriel est « le messager du Très-Haut« et qu’il descend très bas ! «Au temps de Jésus, la Galilée n’est pas une région comme les autres, elle est méprisée par les Juifs de Judée , à cause du mélange des peuples et des ethnies qui y vivent ( la Galilée des peuples ) , donc Dieu ne vient pas vers les grands de ce monde mais vers ceux qui sont au plus bas de la société… il vient là où on ne l’attend pas. La gloire de Dieu se manifeste par ce qui est rejeté et méprisé par les hommes. Laisserons-nous le Christ bouleverser nos vies et accepterons-nous de changer nos vies, en nous concentrant sur l’essentiel, soit l’Amour de nos frères et le Service aux plus petits?
«Dieu prend soin »
Troisième temps de réflexion autour du thème de la santé, intitulé : « Prendre soin ». On ouvre le petit livret d’accompagnement sur une belle photographie : deux mains tendues, l’une vers l’autre : celle d’une personne marquée par l’âge et celle d’un enfant qui lui offre une fleur de pissenlit sous un rameau de verdure. Image de tendresse et d’attention à la personne âgée qui, elle, est dans l’attente. Prendre soin implique toujours au moins deux personnes car on ne peut rien sans l’autre. Dieu et moi ? A vous, de répondre !
1 : Que dis-je de moi qui vieillis ?
Une première remarque sur le vocabulaire vient à l’esprit : je ne me sens pas vieux, comme la quasi-totalité des membres du MCR nous nous sentons plutôt âgés ! Car tant que notre santé nous le permet nous participons aux réunions, et nous nous sentons actuellement encore tout à fait intégrés à la société. La vieillesse inclut une trop grande part d’incapacité que nous ne connaissons pas encore !
2 : Comment je réagis quand mes capacités diminuent ?
Oui nos capacités physiques diminuent avec l’âge mais on ne peut pas assimiler le physique avec le psychique ou le spirituel ! Nos forces physiques diminuent surtout dans l’effort musculaire. Donc adaptons nous et agissons plus modérément mais n’abandonnons pas toute activité au prétexte d’être « vieux » !
3 : Comment je me comporte quand je suis malade ?
Grave question car pour y répondre il faut avoir subi la maladie…
Nous prions Dieu pour échapper à la maladie et pour qu’il guérisse tous ceux qui sont face à l’épreuve de la maladie et qu’il soulage leurs souffrances. Bien entendu nous profitons d’un système de soins sans égal dans le monde, mais il faut le respecter car son utilisation abusive risque de le détruire !
4 : Comment prendre soin de ma santé mentale ?
Notre bien-être dépend de l’équilibre de la santé du corps et de l’esprit, les deux sont indissociables « mens sana in corpore sano” dit un vieux proverbe latin ! Dans le Boudhisme la relation entre le corps et l’esprit sont également mis en exergue. Pour résister au mal il est important de faire preuve de sagesse, de tempérance, de patience et de charité, il faut sans cesse invoquer l’Esprit Saint pour lui confier à la fois ses remerciements pour tous les bienfaits qu’il nous a octroyés et pour le supplier de soulager tous ceux qui souffrent.
5 : Pour aller plus loin…
Il est évident que celui qui veut guérir doit y croire et lutter. Si nous abandonnons, nous perdons les moyens car notre psychisme est un facteur primordial pour notre bien-être. Le confinement actuel pour lutter contre la COVID en est un exemple !
Avançons encore avec ces quelques pages autour de la vieillesse :
Un proverbe indien « Prends soin de ton corps si tu veux que ton âme ait envie d’y rester« . Est une belle parabole qui illustre parfaitement la relation corps et âme.
L’image des 4 arbres illustre les 4 saisons de notre vie : la jeunesse tout en verdure, l’âge mûr en majesté dans le paysage, le 3ème âge plus coloré par les passages de la vie, la vieillesse dans sa pire forme, dénuée de toute force puisqu’elle n’a plus de feuilles, plus de sève il faut qu’elle passe par l’au-delà – l’hiver dans la nature – pour renaître à une nouvelle vie !
La citation du Général de Gaulle : « la vieillesse est un naufrage » ; il convient d’ajouter que « la lenteur du naufrage » peut être très variable !
Enfin un extrait de l’ouvrage du philosophe Eric Fiat « Ode à la fatigue« . Un texte très pessimiste où l’auteur assimile l’avancée en âge à une déchéance avec tous les qualificatifs méprisants dont on affuble le grand âge ! Mais n’oublions pas cet autre titre de «L’avancée en âge, un art de vivre». A nous de l’appliquer !
La statue du Christ miséricordieux illustre très bien les couplets du psaume «tu me scrutes Seigneur et tu sais ». L’attitude pleine de douceur du Seigneur et son geste de charité envers ce jeune résume toute la bonté du Christ. « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en lui, j’ai mis tout mon amour.» Comme lui, appuyons-nous sur les genoux du Christ !
« Tu as du prix à mes yeux »
En introduction à ce 4è chapitre, une illustration : il s’agit de l’évocation de la Parabole du Bon Samaritain qui constituera l’essentiel de cette partie du livret. Nous y voyons, sur un fond rougeâtre, qui contraste avec le ciel étoilé où la lune est déjà présente, donc, au couchant, se détachant d’un mont surmonté d’un temple, d’où vient une silhouette sur un étroit sentier. Au 1er plan, un groupe constitué par un âne contre lequel s’appuie un homme – qui a les traits du Christ – avec dans ses bras un homme blessé, portant un bandage et, à leurs pieds, deux jarres : l’huile et le vin ? Au–dessus d’eux, une colombe, l’Esprit-Saint, qui a guidé les pas du sauveteur ou du Sauveur…
Dans le texte de Luc (10, 25-37) nous sommes en présence d’un docteur de la Loi qui veut mettre Jésus à l’épreuve avec cette question : « Maître, que dois- je faire pour avoir en héritage la vie éternelle ?». Jésus le renvoie à la Loi qu’il est sensé connaître. « Tu aimeras ton Prochain comme toi-même » Et à la question : «Qui est mon Prochain ? », Jésus lui répond par la célèbre parabole du Bon Samaritain.
Quels en sont les personnages ?
1 – Un homme attaqué par des bandits qui le dépouillent et le laissent à moitié mort : ils en veulent à son argent, à leurs yeux, l’essentiel !
2 – Un prêtre qui le VOIT mais passe de l’autre côté du chemin (la Loi interdit aux prêtres de toucher un cadavre !).
3 – Un lévite (chargé au Temple de diverses fonctions plus ou moins nobles ou impures comme les sacrifices), lui aussi VOIT le blessé et passe de l’autre côté.
4 – Un Samaritain, c’est-à-dire un habitant de Samarie, un étranger auquel les juifs refuse l’accès au Temple de Jérusalem. Jésus, lui, parle d’eux avec bienveillance et révèle même à la Samaritaine qu’il est le Messie.(Jn,4,4-42). Le Samaritain VOIT le blessé et est saisi de compassion, soignant ses blessures et le chargeant sur sa propre monture pour le conduire dans une auberge, prendre soin de lui et le confier à l’aubergiste.
Au terme de ce récit, le docteur de la Loi a changé d’attitude, il reconnaît qui a été le Prochain. En revanche, de l’homme blessé, on ne sait rien… c’est tout simplement, notre FRÈRE en humanité.
Comment interpréter cette parabole?
Il s’agit d’une mise en scène de la Miséricorde Divine. Les brigands représenteraient le mal, les blessures de l’homme seraient celles du péché, que ni la Loi, ni les sacrifices, représentés par le docteur de la Loi et le lévite, ne peuvent sauver. Par contre, le Samaritain, c’est l’image du Christ qui prend sur Lui le péché de l’Homme et l’aubergiste, c’est l’Église qui doit poursuivre les soins de la Miséricorde. L’huile avec laquelle il est soigné, rappelle l’onction du sacrement des malades, le vin est à rapprocher de l’Eucharistie. Ainsi, la compassion du Samaritain pour l’homme blessé, est bien le propre du Christ qui est à nos côtés et nous guérit.
D’autres mots pour cette parabole :
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Cette belle prière de Jean-Pierre Dufour : «Nous te rendons grâces, Seigneur, Car tu nous permets de te rencontrer dans la personne de nos frères, Toi, qui es tout Amour».
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Ces mots de notre pape François dans « Fratelli tutti »: « Le bon samaritain a montré que notre existence à tous est profondément liée à celle des autres : la vie n’est pas un temps qui s’écoule mais un temps de rencontre« .
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Ce commentaire du pape Benoît XVI, qui insiste sur le fait que la notion de « prochain » va bien au- delà des membres d’une même nation ou d’un même peuple : « Celui qui a besoin de moi et que je peux aider, celui-là est mon Prochain« .
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Ceci nous renvoie à la parabole du Jugement Dernier (Mt 25, 31- 46) : «–J’ai eu faim et vous m’avez donné à manger, j’ai eu soif et vous m’avez donné à boire, j’étais étranger et vous m’avez recueilli (…) -Quand Seigneur? –Chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces plus petits, c’est à moi que vous l’avez fait… »
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Un texte sur l’Hospitalité de Bertrand Lebouché et Anne Lecu, dominicains et médecins tous les deux : «Où es-tu quand j’ai mal ?». Les auteurs nous rappellent notre mission d’Hospitaliers, en toutes circonstances, et pas seulement à Lourdes où nous sommes engagés… Être Hospitalier, c’est accueillir l’Autre, être disponible pour lui, à tout moment. Une main tendue, Une main qui soigne, Une main qui soutient dans l’épreuve, Donner du temps à l’Autre pour l’écouter et le servir.