Il était écrit déjà dans le livre de la Sagesse que “les saints partageraient aussi bien le meilleur que le pire” : Dieu ne promet pas à ses disciples une vie facile, mais une vie belle. Est-ce que vous avez déjà crié de joie pour le Seigneur ? C’est à ce bonheur que le psaume nous invite. L’épître aux hébreux nous enseigne comment Abraham et Sarah ont vécu dans la foi, citée 5 fois, et nous ont tracé le chemin vers Dieu, alors qu’ils n’avaient aucun exemple sous les yeux. Et Jésus va plus loin, comme toujours, il nous invite à poser des choix audacieux, pour devenir de vrais disciples.
Ma première surprise est que Jésus s’adresse au ‘petit’ troupeau dont il est le berger, cela nous rapproche de ce que nous ressentons de l’Église qui ressemble parfois à une barque qui prend l’eau de tous les côtés. Le rapport de la CIASE, puis le pape qui demande pardon pour la complicité de l’Église avec le ‘génocide culturel’ des ‘premières nations’ au Canada… tout cela peut nous faire perdre le moral, mais réjouissons-nous au contraire des purifications auxquelles nous sommes appelés. C’est Dieu qui est saint, l’Église est faite de pécheurs, mais en même temps elle est sainte ! C’est-à-dire que l’Esprit saint la purifie, chaque fois qu’elle accepte d’être purifiée, même si c’est douloureux. La sainteté n’est pas un état, c’est une marche. La taille du troupeau n’a pas l’importance qu’on lui a parfois donnée, mais invitons nos frères à participer à cette marche. Réjouissons-nous d’être appelés à avancer avec lui.
Ma deuxième surprise est que que si nous prenons l’attitude de serviteurs, nous voyons ou verrons que le maître prend notre place et se met à notre service ! “c’est lui qui, la ceinture autour des reins, les fera prendre place à table et passera pour les servir!” On n’a jamais vu ça sur la terre! Le maître devient le serviteur, et le serviteur est servi… il devient alors comme le maître! Autrement dit, l’homme qui devient le serviteur qui se donne tout entier est peu à peu divinisé. Les Pères de l’Église disaient: Dieu s’est fait homme pour que l’homme devienne semblable à Dieu.
Ma troisième surprise est que Jésus parle de ‘recevoir des coups’ à son retour. C’est ce que l’Église appelle le ‘purgatoire’. Alors faut-il vivre dans la crainte de la venue du maître ? Si Dieu est un maître qui exige de plus en plus au fur et à mesure qu’il donne, il vaut peut-être mieux rester à distance et ne pas mettre le petit doigt à son service ? Erreur funeste, au contraire celui qui vit dans la volonté du maître reçoit la paix chaque jour, avec une joie profonde.
Hier j’ai discuté avec une personne qui se sent inutile sur terre depuis des années. Je lui demande quelle est sa vocation, quels sont ses désirs profonds ? Pas de solution en vue. Mais une heure plus tard, elle me téléphone, elle avait déjà une idée d’un service utile à des personnes, qui est dans ses cordes et qui lui ferait du bien. Il est fort, l’Esprit saint ! Ce matin je suis appelé par un homme qui a bu, qui a honte et qui s’enferme. Devenir serviteur de nos frères et du Seigneur, est source de joie. Quand j’étais scout, nous chantions: “Ne crois pas que joie rayonne N’importe où, n’importe quand. Elle est à celui qui donne Et que se donne à tout instant.”
Jésus nous confie nos frères, et de plus en plus, mais c’est pour notre bonheur, pour que nous devenions nous aussi de bons intendants, de bons bergers à son image et heureux de travailler avec lui main dans la main.