Ce dimanche, un jour ordinaire pour certains, mais un jour spécial pour les chrétiens, car nous célébrons, oui le verbe convient, « célébrer », nous célébrons la victoire de notre Roi sur tout, surtout sur les drames de nos vies. La beauté de ce jour est chantée dès les premières lignes de la première lecture de ce jour « Quel homme peut découvrir les intentions de Dieu ? Qui peut comprendre les volontés du Seigneur ? Ses volontés sont, pour nous, pour tous, vraiment magnifiques. Dieu est bon. Dieu est merveilleux.
Il est tellement bon que toute son œuvre est portée, marquée, imprégnée d’amour et de bonté. Il nous accueille dans sa maison, redonne un sens merveilleux et nouveau à nos vies. Il nous transmet ce même amour quand Paul demande à Philémon, et à nous aujourd’hui, « « Accueille-le, non plus comme un esclave, mais comme un frère bien-aimé ».
Hier, il s’agissait d’accueillir Onésime, aujourd’hui, il nous est demandé d’accueillir cet homme, cette femme, que nous considérons comme étranger et même étrange, mais qui, au fond, porte les mêmes germes d’amour de Dieu, de sa miséricorde et de sa bonté, comme nous. Paul a vanté les qualités d’Onésime, mais Philémon ne l’a pas reçu pour cela. Il l’a reçu parce que c’est Paul qui le lui a recommandé.
Dieu nous recommande aussi des frères et surs à aimer, à aider, à soigner, à soulager, avec qui nous devons faire ne serait-ce qu’une partie du chemin. A nous de les accueillir. Même si nous ne leur ouvrons pas les portes de nos maisons, ouvrons-leur les portes de nos cœurs. Ils ne demandent qu’à être aimés, à être regardés non pas comme étranges et étrangers, mais comme des humains. Dieu est devenu humain, IL a divinisé notre humanité et a humanisé sa divinité.
Désormais, nous nous retrouvons en Dieu et Dieu habite en nous. Il est là au cœur de nos vies, et c’est Lui qui nous fait vivre. Ainsi, la lumière de nos vies ne peut rester vivante et vive qu’à travers notre union au Christ, une union forte, fidèle et généreuse.
C’est cela le message de l’Évangile de ce jour. Nous sommes appelés à préférer le Christ mieux que tout. Il ne s’agit pas d’abandonner nos parents, frères et surs, bien au contraire. Il nous faut les accueillir et les conduire au Christ, à la condition de L’avoir préalablement entendu, rencontré, accueilli et installé dans nos vies. Renoncer à tout, privilégier le Christ dans nos vies. C’est une énorme croix à porter.
Une chose est de porter sa croix. Une autre est de supporter son poids. Elle est lourde la croix du chrétien. La croix, ce n’est pas seulement quelque chose d’extérieur, qui vient de loin, qui vient d’ailleurs la croix c’est aussi moi-même dans mes hésitations, dans mes doutes, dans le mépris que j’ai de moi-même, quand je ne me considère pas à ma juste valeur, quand je ne m’aime pas voilà ma croix. Cette croix-là, je dois l’associer à la croix du Christ, une croix passagère puisqu’elle ouvre toujours à la résurrection.
Jésus nous invite à bâtir nos vies avec foi et détermination sur l’intimité de son amour. Rentrer dans son intimité, c’est Lui dire un énorme mais sincère OUI. Et quand on dit oui, même dans une relation amoureuse ou à une vocation au sacerdoce, on dit implicitement non à d’autres réalités et propositions. Nous devons au Seigneur d’avoir dans nos vies, prononcé des « OUI » essentiels et des « NON » décisifs. Dieu est le propriétaire de notre OUI.
Tel est le message de ce jour. Préférer, désirer, aimer le Christ plus que tout. Il ne s’agit pas de rejeter notre existence ou ce qui l’entoure mais d’aimer le Christ avant tout, mieux que tout et plus que tout. AMEN