Il me parait très important et même plus que capital de reprendre l’habitude de parler des fondamentaux de notre vie chrétienne. Et justement ce qui est à l’origine de notre mystère de la foi, c’est avant tout la mission rédemptrice apportée par le Christ. Le salut précède la création. La rédemption du Christ est un don, une grâce. Ce sont les portes du ciel qui sont ouvertes pour les hommes et les femmes de la terre. « Dieu a tellement aimé le monde, tant aimé le monde qu’il lui a donné son fils unique afin que quiconque croit en lui ait la vie éternelle ». Jn 3,16. Mais pour y parvenir, il faut d’abord chercher à être dans la disposition d’écoute. Il n’y a pas de vraie foi sans écoute : « les publicains et les pécheurs venaient tous à Jésus pour l’écouter ; Marie la sœur de Marthe rester aux pieds de Jésus pour l’écoute ; écoute Israël, disaient les prophètes… ». Comme les publicains et les pécheurs prenons aussi du temps pour écouter Jésus : aller passer une bonne semaine de retraite une fois l’an est une disposition d’écoute, consacrer du temps à lire régulièrement la bible est une disposition d’écoute. On ne peut pas inventer sa foi à sa propre image. L’acte de la foi découle absolument du désir, du goût d’être toujours à l’écoute. Écouter sans cesse celui qui a les paroles de la vie éternelle. En venant à la messe on fait librement le choix d’être à l’écoute du Seigneur. Il est fondamental de bien vivre la liturgie de la parole. L’Eucharistie elle-même est avant tout parole. Pour mieux vivre l’eucharistie il faut mieux vivre la parole. Se disposer à écouter la parole. La parole donne à l’homme sa dignité. Et tout homme compte aux yeux de Dieu, a de la dignité, du prix. Telle est cette conviction de Dieu qui fonde et justifie la rédemption, le salut. Il nous faut beaucoup prier pour les personnes qui se sentent plus dans leur dignité d’homme dont la dignité est bafouée comme les pharisiens le faisaient aux publicains et aux pécheurs. C’est là aussi la mission de l’église. Il y aura plus de la joie au ciel pour une seule brebis perdue retrouvée que pour le reste. Prions pour que ce souci de Dieu, devienne celui de chacun d’entre nous comme l’a incarné Moïse. Amen