Prier l’Esprit saint, lire le texte et demander une grâce, par exemple l’ardeur d’Elie combinée avec la sagesse de Ben Sira, puis prendre quelques minutes sur la première partie. Relire cette partie, repérer à qui s’adresse le prophète, imaginer la scène, écouter ce qu’il entend, ressent, fait. Rester sur ce qui a du goût, ce qui me touche. Puis la 2e partie, la 3e, et finir par un moment de dialogue avec le Seigneur.
Première lecture (Si 48, 1-4.9-11) Lecture du livre de Ben Sira le Sage
En ces jours-là, le prophète Élie surgit comme un feu, sa parole brûlait comme une torche. Il fit venir la famine sur Israël, et, dans son ardeur, les réduisit à un petit nombre.
Par la parole du Seigneur, il retint les eaux du ciel, et à trois reprises il en fit descendre le feu. Comme tu étais redoutable, Élie, dans tes prodiges ! Qui pourrait se glorifier d’être ton égal ?
Toi qui fus enlevé dans un tourbillon de feu par un char aux coursiers de feu ; toi qui fus préparé pour la fin des temps, ainsi qu’il est écrit, afin d’apaiser la colère avant qu’elle n’éclate, afin de ramener le cœur des pères vers les fils et de rétablir les tribus de Jacob… heureux ceux qui te verront, heureux ceux qui se seront endormis dans l’amour ; nous aussi, nous posséderons la vraie vie.
Ce livre non reconnu par les juifs ni par Luther, appelé Ecclésiastique ou Siracide ou encore livre de Ben Sira, a été écrit en hébreu au 2e siècle avant JC, mais il a été connu surtout en grec, c’est ce qui a repoussé juifs et protestants. Il est nourri des prophètes et des livres de sagesse et rappelle les merveilles de Dieu. Ben Sira n’attend pas un Messie sauveur, sa doctrine est très traditionnelle. Pour lui, la délivrance vient de la crainte de Dieu et de l’obéissance à la Loi.
Première partie de la lecture du jour.
En ces jours-là, le prophète Élie surgit comme un feu, sa parole brûlait comme une torche. Il fit venir la famine sur Israël, et, dans son ardeur, les réduisit à un petit nombre.
Le nom d’Élie dit déjà sa mission : rappeler que seul ‘le Seigneur est Dieu’. Élie s’oppose au roi Akab en ordonnant la sécheresse, d’où 2 ans de famine (1 R 17-18). Il sauve cependant la pauvre veuve de Sarepta et son fils.
Je peux prendre quelques minutes pour contempler l’ardeur d’Élie défiant et faisant égorger 450 prophètes de Baal. Ben Sira insiste sur les dimensions miraculeuses et glorieuses des interventions d’Elie. La suite du livre d’Elie montre pourtant que là n’est pas l’essentiel, car “le Seigneur n’était pas dans le feu”. (1 R 19,12-14). Dieu lui apprendra la douceur. La révélation est progressive et culmine en Jésus rempli de l’ardeur de l’Esprit saint, sans la violence d’Elie, débordant de misé-ricorde. Ainsi pleurait hier le pape François sur le désastre de la guerre d’Ukraine.
Deuxième partie de la lecture du jour.
Par la parole du Seigneur, il retint les eaux du ciel, et à trois reprises il en fit descendre le feu. Comme tu étais redoutable, Élie, dans tes prodiges ! Qui pourrait se glorifier d’être ton égal ?
Élie se moque des prophètes de Baal et fait descendre le feu sur l’autel offert au vrai Dieu pour prouver que seul ‘le Seigneur est Dieu’.
Je peux prendre quelques minutes pour contempler l’humilité de Dieu qui accepte d’obéir à un homme dont les motivations ne sont pas toutes pures, Élie tient à montrer aussi sa propre puissance. Dieu purifie peu à peu sa foi, et la nôtre.
Troisième partie de la lecture du jour.
Toi qui fus enlevé dans un tourbillon de feu par un char aux coursiers de feu ; toi qui fus préparé pour la fin des temps, ainsi qu’il est écrit, afin d’apaiser la colère avant qu’elle n’éclate, afin de ramener le cœur des pères vers les fils et de rétablir les tribus de Jacob… heureux ceux qui te verront, heureux ceux qui se seront endormis dans l’amour ; nous aussi, nous posséderons la vraie vie.
“Heureux ceux qui te verront” est une allusion à Elisée, qui succède à Elie à partir du moment où il voit Elie partir au ciel. (2 R 2,10-12) Nous aussi nous pouvons prendre la suite d’Elie avec son feu mais sans sa dureté, pour notre bonheur et celui de l’Eglise.
L’espérance de la vie future est bien affirmée et préparée par cette réparation des relations humaines et la résurrection d’un mort par Elie (2R 13, 20-21). Je peux prendre quelques minutes pour contempler le chemin de la prophétie allant vers l’essentiel, “le retour du cœur des pères vers les fils”, et la réalité de la “vraie vie”, c’est-à-dire la vie dans un amour en croissance de gratuité.
Je termine par 5 minutes de dialogue amical avec Jésus. Conclure par un signe de croix ou un chant, me lever, je peux noter mon vécu pour relire les difficultés traversées et les grâces reçues.