Chers frères et sœurs,
Après l’appel des 12 disciples par Jésus, Jésus viens habiter chez Pierre à Capharnaüm (ville de Galilée au bord du lac de Tibériade), c’est de là que Jésus entraîne les disciples à la mission, guérissant toute sorte de maladie et enseignant la venue du Royaume de Dieu. « Convertissez-vous car le Royaume des cieux est tout proche » (Mt 4, 17)
Les Béatitudes font partie du premier discours des sermons sur la Montagne rapporté par le disciple et évangéliste Matthieu.
Matthieu s’adresse particulièrement aux juifs dans son Évangile et il veut nous montrer que toutes les Écritures (Ancien Testament) se réfèrent et annoncent Jésus.
Dans la présentation des Béatitudes, Matthieu nous présente Jésus comme le nouveau Moise. La montagne des Béatitudes qui n’est qu’une colline est comme le nouveau Sinaï ; là ou Moise reçût les dix commandements de Dieu (le décalogue). Jésus qui reçoit tout de son Père, nous présente les 8 Béatitudes, comme la porte d’entrée du Royaume des cieux. Jésus étend son alliance d’amour à tous les peuples. Il s’adresse assis à ses disciples mais au-delà à tous ceux qui veulent le suivre.
Il me faut insister sur la première des Béatitudes : « Heureux les pauvres de cœur, le royaume des cieux est à eux » Cette béatitude contient toutes les autres béatitudes. André Chouraqui dans sa traduction du Nouveau Testament remplace Heureux par En marche : « En marche, les humiliés du souffle ! Oui, le royaume des ciels est à eux » Si vous n’avez pas le cœur fier ni le regard hautain, si vous n’êtes pas suffisant, satisfait, repus, contents d’eux, alors Dieu pourra vous combler. Celui qui a pour refuge le nom du Seigneur, qui l’invoque, qui a besoin de Dieu, qui reçoit tout de Dieu comme un cadeau, un être de gratitude, celui-là est déjà dans le royaume des cieux. Remarquez le verbe être au présent . Si l’on vit cette première béatitude, alors on commence à vivre les autres béatitudes : être capable de miséricorde c’est-à-dire vivre le pardon et la compassion ; être artisan de paix (pacifique) ; Être doux à l’égard de Dieu, de nous et donc des autres ; Être affamé et assoiffé de Justice.
Je crois important d’expliquer ce mot de Justice : (qu’on retrouve dans la quatrième et la huitième béatitude). Je m’appuierais sur le livre de Benoît XVI « Jésus de Nazareth » (trente merveilleuses pages à lire sur son commentaire des Béatitudes)
« Heureux ceux qui ont faim et soif de la Justice, car ils seront rassasiés »
« Heureux ceux qui sont persécutés pour la justice, car le royaume des cieux est à eux »
Qui sont ces justes de la quatrième béatitude ? Un juste au sens biblique du terme est un homme dont la conduite est parfaitement fidèle à la Loi, c’est un homme pieux, irréprochable et ami de Dieu. : Benoît XVI nous dit qu’il s’agit de personnes qui scrutent autour d’elles, à la recherche de ce qui est grand, de la vraie justice, du bien véritable. Le pape nous donne en exemple les mages ; l’inquiétude du cœur les incite à se dépasser, les pousse à entreprendre un chemin intérieur. Des personnes aussi comme Zacharie et Élisabeth ; Marie et Joseph ; Syméon et Anne nous signale le pape Benoît XVI, qui ont une vigilance intérieure pour s’ajuster à la volonté de Dieu. Cette ouverture du cœur leur a permis d’entendre l’appel de plus grand qu’eux. Édith Stein : « Quiconque recherche la vérité avec sincérité et passion est en route vers le Christ »
Dans le commentaire du mot « Justice » dans la huitième béatitude, Benoît XVI nous précise encore plus le sens de Justice. La justice est l’expression de la fidélité à la parole de Dieu, celui qui ajuste sa vie à la parole de Dieu, celui qui a la Foi est le juste qui suit les voies de Dieu. Les hommes persécutés pour la justice sont ceux qui vivent de la justice divine, de la Foi ; cette Foi qui contredit le monde, qui contredit les pouvoirs établis du moment. On le voit bien aujourd’hui, à toutes les périodes de l’histoire on sera persécuté pour la justice.
Ce magnifique et célèbre texte des Béatitudes est lu chaque année à la fête de la Toussaint pourquoi ? Parce que les saints à leur manière ont vécu dans leurs différentes conditions de vie ces 8 béatitudes. En vivant la première béatitude, la pauvreté de cœur, leur vie a décliné les autres. Comment ont-ils pu vivre ces béatitudes ? Pour beaucoup ils se sont nourris quotidiennement de l’Eucharistie. Ils ont laissé Dieu œuvrer dans leur vie, les remplir de sa grâce. Demandons au Seigneur au cours de cette Eucharistie qu’il nous aide à discerner, à choisir de vivre l’une de ces huit béatitudes et à s’appuyer sur ce merveilleux sacrement ou Jésus se donne à nous.
Amen