Frères et sœurs bien aimées de Dieu, ceci n’est pas une homélie, car samedi- dimanche votre diacre permanent a pris un temps en couple dans le Comminges près d’Aspet pour fêter le passage des 66 ans et je n’étais pas présent sur la paroisse.
Mais toute la semaine dernière, je méditais sur ce mystère de la Trinité, ce mystère si présent dans notre liturgie, déjà par notre signe de croix, dans le credo que nous professons à chaque messe. Toute vraie prière composée dans l’Église doit être trinitaire, nous croyons en Dieu qui est Père, et Fils et Esprit Saint. Un seul Dieu en 3 personnes.
Quand je baptise un enfant, je plonge ma coquille trois fois dans l’eau en disant : « Kilian je te baptise au nom du Père « « et du Fils » « et du Saint Esprit » Il est important de noter que Dieu le Père a engendré Jésus Christ, dans le symbole de Nicée-Constantinople, il est particulièrement bien proclamé : « Je crois en un seul Seigneur, Jésus Christ, le Fils unique de Dieu, né du Père avant tous les siècles : Il est Dieu, né de Dieu, lumière , née de la lumière, vrai Dieu né du vrai Dieu, engendré, non pas créé, consubstantiel (de la même substance que le Père) au Père. » L’engendrement ne renvoie pas à une procréation mais à une émanation interne à la divinité. La pluralité des personnes en Dieu n’est pas contradictoire avec l’unicité divine. Un père de famille rencontré à la préparation au baptême samedi matin m’a fait une comparaison que j’ai trouvé intéressante : « Je suis une créature unique mais en moi, se vit trois modalités dans ma personne : je suis fils, je suis époux, je suis père. » J’ai relevé une belle description de la Trinité que je vous partage : « La Trinité c’est l’unité d’un Père qui partage ce qu’il est avec son Fils et son Esprit. Seul Dieu Trinité nous apprend à tenir la diversité dans une unité riche » Un bel exemple pour mieux vivre la diversité dans nos familles tout en préservant notre unité.
Depuis quelques années j’aime bien rattacher la fête de la Trinité à une sainte carmélite
Élisabeth de la Trinité (1880-1906). C’est la dernière carmélite française canonisée par le pape François le 16 octobre 2016. Elle n’a vécu que 5 années au Carmel de Dijon, elle est morte très jeune comme Ste Thérèse de Lisieux.
Enfant de nature colérique elle a dû apprendre à combattre son terrible caractère. Lors de sa première communion, Jésus vient à son secours dans le sacrement de l’eucharistie. Jeune fille épanouie, pleine d’entrain, personnalité très riche, excellente pianiste, amoureuse de marches en montagne, elle sait que Dieu l’appelle au Carmel. Son nom « Élisabeth » qui signifie en hébreu « maison de Dieu » devient le centre de sa spiritualité. Elle nous fait part dans ses souvenirs de son expérience de la Trinité : « Dans la matinée, cette parole me fut dite au fond de l’âme ; « Si quelqu’un m’aime mon Père l’aimera et nous ferons en lui notre demeure » (Jn 14,23) » et au même instant, j’ai vu combien c’était vrai. Je ne saurais dire comment les trois personnes divines se sont révélées ; mais pourtant je les voyais tenant en moi leur conseil d’amour, et il me semble que je les vois encore ainsi. Oh ! que Dieu est grand et comme nous sommes aimés » Élisabeth nous laisse sa vie avec Dieu Trinité à travers sa grande prière « O mon Dieu, Trinité que j’adore » traduite en 38 langues et qui a fait le tour du monde.
Vous retrouverez cette belle prière sur le site que les carmélites de Dijon lui ont consacrée : https://elisabeth-dijon.org/fr/
En cette belle fête de La sainte Trinité que nous venons de vivre, puisses-tu Élisabeth nous faire grandir dans la foi en ce « trop grand amour de Dieu pour nous » Amen