Frères et sœurs, bien aimés de Dieu.
Depuis quelques dimanches le Seigneur s’adresse d’abord à nous sous la forme d’une parabole. Parabole du maître de la Vigne (25ème dimanche) ; Parabole des deux fils (26ème dimanche) et aujourd’hui parabole des vignerons homicides (27ème dimanche) à chaque fois il est question de la vigne illustrée par une parabole. Cela tombe bien aussi en notre période ensoleillée de vendanges !
Les disciples ont posé la question à Jésus : Pourquoi leur parles-tu en paraboles ? (Mt 13, 10) et voilà la réponse de Jésus très instructive pour nous « Si je leur parle en paraboles, c’est parce qu’ils regardent sans regarder, et qu’ils écoutent sans écouter ni comprendre. » (Mt 13, 13) Certains auditeurs sont devenus sourds, aveugles devant les paroles de Jésus. Mais pourquoi ? C’est Isaïe dans un célèbre passage de l’ancien Testament qui réponds : « Le cœur de ce peuple s’est alourdi : ils sont devenus durs d’oreille, ils se sont bouché les yeux, de peur que leurs yeux ne voient, que leurs oreilles n’entendent, que leur cœur ne comprenne, qu’ils ne se convertissent » Is6, 9-10. La réponse c’est l’endurcissement du cœur.
Jésus est un maître, un enseignant hors pair. Sa méthode pour maintenir son public en haleine comme on dit, c’est d’abord raconté une histoire sous forme d’une parabole, avec des images, des personnages, des situations auxquels l’auditoire peux s’identifier. Cherchons à décrypter qui se cachent derrière ces personnes. Dans la parabole d’aujourd’hui, il y a le propriétaire que l’on peut identifier comme étant Dieu (le Père) Il a tout donné pour que sa vigne fructifie et donne abondamment (plants de vigne, clôture, pressoir et tour de garde), ensuite les vignerons représentent le peuple d’Israël, chargés de cultiver la vigne du Seigneur, ce sont là plus particulièrement les grands prêtres et les anciens du peuple auxquels Jésus s’adresse directement ; Ils ne répondent pas à l’attente du propriétaire. Il y a aussi les serviteurs allusion aux prophètes qui se sont succédé et qui furent souvent persécutés (Jérémie jeté dans une citerne) ou mis à mort (Zacharie).
Enfin le Fils, c’est Jésus lui-même, tué hors de la vigne c’est-à-dire hors des murs de Jérusalem.
Jésus par cette parabole des vignerons homicides résume en quelques images émouvantes toute l’histoire du salut, vue sous le regard de Dieu. Et notez bien que Dieu espère encore que les autorités religieuses en Israël respecteront son fils bien-aimé Jésus. Dieu a envoyé par amour pour nous tous son fils pour sauver toute l’humanité « Finalement, il leur envoya son fils en disant : Ils respecteront mon fils »
Ensuite Jésus s’adresse à ces contradicteurs en leur posant une question : Quel verdict prononcez-vous pour les vignerons ? Le Christ par sa question espère qu’en prononçant eux-mêmes ce jugement ils reconnaîtrons enfin leur faute. (C’est ce qu’avait fait le prophète Nathan avec le roi David après son péché d’adultère avec Bethsabée)
Ensuite le Christ renvoie son auditoire à l’Écriture (ces 2 versets tirés du psaume 117 (118), 22-23. « La pierre qu’ont rejeté les bâtisseurs est devenu la pierre d’angle : c’est là l’œuvre du Seigneur, la merveille devant nos yeux » c’est déjà une prophétie de ce qui va advenir au Christ, le moment de la Passion du Christ se rapproche et les tensions sont de plus en plus vives entre Jésus et le Sanhédrin ; La pierre d’Angle c’est le Christ ; cette pierre d’angle c’est son passage par la Croix et sa glorification par la Résurrection qui est la merveille devant nos yeux. Sur cette pierre d’Angle ou clef de voûte L’Église va pouvoir se bâtir. Le nouveau peuple de Dieu, ce seront tous ceux qui se rassembleront autour du Christ ressuscité, quelle que soit leur origine.
Nous pouvons à la lecture de cette page d’Évangile comprendre la souffrance de Jésus et pourquoi un jour il pleurera sur Jérusalem et sur les malheurs qui s’abattront sur elle.
Dieu ne peut rien faire face à la liberté de l’homme, face à notre liberté il nous respecte toujours. Mais nous savons aussi que le Seigneur ne peut abandonner son peuple et chacun de nous. Son Amour est inventif ; sa patience est grande. Ce qu’un peuple refuse sera proposé à un autre : le chandelier a 7 branches se déplacera vers d’autres rivages de la Méditerranée et l’actualité récente nous a montré avec force que notre pays par Marseille et sa cote méditerranéenne avaient accueilli Lazare, Marie-Madeleine, Marthe et Marie (Les Saintes Marie de la Mer) dès le premier siècle. La prophétie de Jésus en cette fin d’Évangile est à méditer pour nous aussi. Prions au cours de cette eucharistie pour que nous sachions trouver des chemins pour la transmission de la Foi à nos contemporains ici dans notre pays ? Que Marie en ce mois du rosaire nous aide à ouvrir notre cœur au Christ, notre unique sauveur. Amen