L’évangile se situe à Jérusalem où Jésus est arrivé sous les acclamations des habitants et des pèlerins qui y sont montés pour la fête de la Pâque. Ses adversaires, pharisiens, scribes et membres du grand conseil du Sanhédrin préparent un piège pour le discréditer. Ils le flattent en disant la vérité : tu es un homme vrai qui ne se laisse influencer par personne et qui ne considère pas les gens selon l’apparence. Puis ils demandent s’il est permis de payer ou non l’impôt à César, l’empereur. Alors Jésus les dénonce : « Hypocrites! Pourquoi voulez-vous me coincer ?» Il leur demande une pièce de monnaie et regardant le portrait de l’empereur, il dit: «Rendez à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu ».
Pour mieux comprendre, entrons dans le contexte des mouvements de résistance contre les Romains qui se manifestaient à cette époque. Dans ce cadre on voit bien le piège:
– Si Jésus répond ‘oui, il faut payer l’impôt romain’, il prend le parti des Romains qui occupent la Palestine, il sera rejeté comme collaborateur de l’occupant.
– Si Jésus répond ‘non, ne payez pas’, il est classé parmi les Zélotes, ceux qui veulent chasser les Romains, Jésus se met hors la loi, il pourra être arrêté, il devra se cacher.
Jésus flaire le piège, et il va retourner le piège. En effet les juifs profitaient de la monnaie romaine, de la paix romaine tout autour de la Méditerranée et des voies romaines pour voyager et commercer. Les juifs voulaient en même temps être indépendants, et profiter des avantages romains. Par ailleurs, la monnaie de l’empereur était considérée par les autorités juives comme impure, sale, on ne pouvait pas s’en servir au Temple, il fallait d’abord échanger les pièces romaines contre celles du Temple, d’où les tables des changeurs. Alors Jésus demande qu’on lui montre la monnaie de l’impôt: Tiens, sur la pièce, n’est-ce pas le portait d’un empereur qui se prend pour un dieu? vous dites être des adorateurs du vrai Dieu unique et vous avez dans votre poche ce portrait d’un autre dieu ?! Il n’y a pas une contradiction ?
Depuis notre baptême nous appartenons au Dieu unique. Nous avons promis de “suivre ses commandements comme le Christ nous l’a montré”, c’est-à-dire de pratiquer le premier commandement « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de toute ta force » et le second commandement « Tu aimeras ton prochain comme toi-même». Le monde ne sera pas en paix tant que les hommes n’auront pas la paix intérieure. Saint Augustin dit: “Tu nous as faits pour toi, Seigneur, et notre cœur est sans repos tant qu’il ne demeure en toi”. Dieu a choisi Cyrus, Dieu a choisi Paul, Dieu nous a choisis pour déverser son amour et le répandre. Lâchons tout le reste, nos peurs, nos projets, nos habitudes. Jésus tu m’as choisi, remplis-moi de ton amour, cela me suffit. Ensuite, montre-moi qui aimer autour de moi. «Rendons à Dieu ce qui est à Dieu » tournons nous vers notre Créateur, le Père, vers notre Sauveur Jésus, vers notre inspirateur l’Esprit Saint pour savoir quelle est notre vocation. Le roi Cyrus était païen, pourtant a fait une œuvre remarquable en libérant les juifs exilés à Babylone. Et en plus il a fourni protection et argent pour qu’ils puissent rebâtir le Temple. Incroyable ! Ne méprisons personne parce qu’il a une autre religion, ou aucune, mais regardons quel est leur but, est-ce la sécurité, le confort, l’argent, le plaisir, ou le pouvoir, comme César, ou bien la justice comme Cyrus?
Il n’est pas nécessaire d’avoir un député, un roi ou un président chrétien, mais demandons-leur de répandre la justice et la paix, le respect des plus faibles (et non pas favoriser l’avortement ni l’euthanasie), moins de consommation et moins de confort contre plus de partage et plus de soin de la nature.
On ne voit pas comment sortir de cette guerre entre Israël et Palestine, entre 2 peuples traumatisés par la violence, mais Dieu peut faire se lever des bâtisseurs de paix, et un désir de paix, comme entre l’Allemagne et la France qui ont fait ensemble 3 guerres et des millions de morts avant de se réconcilier.
Tout appartient à Dieu, respectons les pouvoirs civils, mais obéissons d’abord à Dieu, remettons lui nos vies. Cherchons à mieux le connaître et à mieux le suivre dans tous les aspects de notre vie, à vivre de sa grâce et dans sa paix.