Dans le livre du prophète Malachie que nous avons comme première lecture, nous sommes 450 Av J.C, les israélites sont revenus sur leur terre après l’exil à Babylone, le Temple a été reconstruit, le culte fonctionne, mais après la période d’enthousiasme, ils sont dans un moment de découragement. Malachie (nom qui signifie mon messager) rappelle au peuple hébreu l’élection et l’amour de Dieu pour eux. Le prophète critique aussi les prêtres qui se désintéressent du culte et du service du Seigneur. Il s’agit d’honneur et de respect dus au Seigneur. Deux phrases ont retenu particulièrement mon attention qui sont présentés sous la forme de deux questions :
« Et nous, n’avons-nous pas tous un seul Père ? N’est-ce pas un seul Dieu qui nous a créés ? » Acceptons nous d’être une créature de Dieu ? Dieu est le créateur qui nous fait chaque jour le don généreux de l’existence et de la grâce.
Créateur, création, créature, 3 mots qui montre notre dépendance à l’égard de Dieu.
Pour préparer le grand Jubilé de l’an 2000, le pape Jean Paul II nous avait proposé de découvrir pendant 3 ans chaque année une personne de la Trinité. Avec cette merveilleuse catéchèse, nous pouvions en 1997 redécouvrir Jésus Christ, le même hier, aujourd’hui et à jamais, unique Sauveur du monde. En 1998, le thème était : Viens Esprit Saint créateur, sanctificateur de l’Église et enfin en 1999 dernière année préparatoire à l’an 2000 : louange du Père, source de toute miséricorde.
Dieu le Père, notre Père comme le Christ nous a appris à le prier ; parfois dans nos célébrations nous n’y faisons pas assez attention et dans les témoignages de convertis, il est souvent le grand oublié.
Et pourtant chacun (e) d’entre nous sommes créés à l’image et à la ressemblance de Dieu (ressemblance car nous avons toute une vie pour approcher cette ressemblance de Dieu). Il nous faut parler aussi de procréation, certes nous savons que nous sommes le fruit de l’amour de nos parents, mais Dieu lors de cette procréation à imprimé en nous l’âme. Le premier commandement nous était rappelé par Jésus dimanche dernier « Tu aimeras le Seigneur ton DiEU de tout ton cœur, de tout ton âme et de tout ton esprit » L’Église enseigne que chaque âme spirituelle est immédiatement créée par Dieu ; elle n’est pas produite par les parents. Comme le dit Ste Thérésa de Calcutta « Chaque enfant porte en lui, de manière unique et particulière, une ressemblance et une image de Dieu en vue de choses très grandes : pour aimer et pour être aimé » Cette âme à reçu l’immortalité : elle ne périt pas lors de la séparation du corps dans la mort, et elle s’unira de nouveau au corps lors de la résurrection finale (CEC 366)
Par le baptême nous sommes devenus enfants de Dieu ; Et dans le rituel du baptême à la fin de la célébration, on parle du nouveau baptisé comme fils de Dieu. Je cite « Il l’est vraiment, dans le Christ Jésus…Il donnera lui-même à Dieu le nom de Père, au milieu de ses frères chrétiens »
Encore une belle citation de Jean Paul II « Toute la vie chrétienne est comme un grand pèlerinage vers la maison du Père. »
Je vous encourage à «chanter le Psaume 8» (le prendre comme un bénédicité ou comme une action de grâce) là 2 strophes sur 4 sont cités.
02 Ô Seigneur, notre Dieu, qu’il est grand ton nom par toute la terre !
2 A voir ton ciel, ouvrage de tes doigts,
la lune et les étoiles que tu fixas,
qu’est-ce que l’homme pour que tu penses à lui,
le fils d’un homme, que tu en prennes souci ?
3 Tu l’as voulu un peu moindre qu’un dieu,
le couronnant de gloire et d’honneur ;
tu l’établis sur les œuvres de tes mains,
tu mets toute chose à ses pieds .
10 R/ O Seigneur, notre Dieu, qu’il est grand ton nom par toute la terre !
Mais allons à l’évangile de ce jour, Jésus met au grand jour l’hypocrisie et l’orgueil des scribes et des pharisiens ; « Ils disent, mais ne font pas » Jésus leur reproche d’avoir l’apparence de la perfection mais d’être en réalité des menteurs. Seul Jésus peut se permettre cette sévérité car Jésus dit ce qu’il fait et Jésus fait ce qu’il dit. Il n’y a pas de distorsion entre paroles et actes car Jésus est parfait.
C’est le premier des 4 pièges : ils disent et ne font pas.
Le second piège c’est pratiquer l’autorité comme une domination et non comme un service : « ils lient de pesants fardeaux et en chargent les épaules des gens ; mais eux-mêmes ne veulent pas les remuer du doigt »
Le troisième piège : vouloir paraître, attirer sur soi la considération et l’intérêt. « Ils agissent toujours pour être remarqués des hommes : ils portent sur eux des phylactères très larges, des franges très longues »
Le quatrième piège, se croire important, avoir le goût des honneurs : « ils aiment les places d’honneur dans les repas, les premiers rangs dans les synagogues, les salutations sur les places publiques, ils aiment recevoir des gens le titre de Rabbi »
Que ceux qui portent un titre ne prennent pas les honneurs pour eux et se comportent en serviteurs. « Ne donnez à personne sur terre le nom de Père, car vous n’avez qu’un Père, celui qui est au cieux » On peut continuer à employer les titres de père et de maître mais en leur donnant leur vrai sens. Père, pope, pape sonnent comme papa. Ces noms là sont comme le rappel vivant que nous n’avons qu’un seul et unique « Père » qui est dans les cieux.
Cet Évangile nous invite à un nouveau mode de vie et de relation basé sur l’humilité (Dans ce mot il y a Humus terre). N’est-ce pas cette humilité, cette petitesse qui est si bien exprimée dans ce merveilleux psaume 130 : le plus court des 150 psaumes (3 strophes, 10 versets) L’humilité décrite comme l’attitude d’un enfant serré contre sa mère et ne cherchant pas à échapper à son étreinte. « Cette prière d’humilité et d’abandon fait penser à Ste Thérèse de l’Enfant Jésus appuyée sur le cœur du Père dont elle ne se détourne même pas pour répandre les fleurs dont sa bonté lui emplit pour nous les mains. » citation de Mgr Garrone pour ce psaume (Les psaumes prière pour aujourd’hui). Comment dire mieux ce qu’est l’Esprit d’enfance, ce qu’est le royaume de Dieu, ce qu’est un Père.
Et pour l’illustrer je voudrais vous encourager à prendre ce chant « Comme un enfant qui marche sur la route » de Odette Vercruysse, chanté naguère dans nos églises. Cela vous aidera à prier Dieu le Père.