Encore une fois, nous nous appuyons sur la Profession de Foi de Pierre : comme à Césarée de Philippe, Pierre professe que Jésus est le Christ (Mt 16,16) ; il professe la foi au nom de tous les autres apôtres. Il est comme le porte-parole des Douze. Ce dimanche, dans l’évangile de Saint-Jean (Jn 6, 60-69) Pierre répondit à Jésus « Seigneur, à qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle. Quant à nous, nous croyons, et nous savons que tu es le Saint de Dieu. » En professant sa foi, Pierre se sauve lui-même et sauve les autres qui ont choisi de rester avec Jésus, et il sauve aussi le choix de l’Église, de tous les disciples de Jésus. Un chrétien est celui qui a l’humilité de reconnaître qu’il est capable de trahir le Seigneur, qu’il le trahit souvent en abandonnant de vivre des nourritures et moyens de salut qui lui sont donnés dans et par l’Église pour rester uni à Jésus. Car si nous ne sommes pas unis au Christ, sans manger son Corps ni boire son sang à travers les sacrements et l’Eucharistie, nous risquons de dépérir et de mourir à petit feu.
L’amour de Dieu, comme tout vrai amour, ne s’impose pas. Il se donne, se reçoit et se construit progressivement comme le jardinage. Jésus nous a offert sa vie dans le baptême et il continue à nous nourrir aujourd’hui encore à travers l’Eucharistie. C’est dramatique que beaucoup de baptisés soient privés ou se privent eux-mêmes de l’Eucharistie. Il est important de se nourrir en grignotant par la prière… Faire oraison, lire la Bible, réciter le chapelet… comme on grignote dans une journée. Cependant, nous ne pouvons pas nous contenter de ça : cela devrait nous conduire au repas Eucharistique sans lequel nous risquons de dépérir. Dans l’Eucharistie, c’est-à-dire la messe, nous avons la présence même de Jésus, nous y trouvons toutes les vitamines nécessaires pour vivre, la force, la conversion, la sanctification, l’amour, la joie. Pensons à ces hommes et femmes qui témoignent de la force extraordinaire de l’Eucharistie, comme Mgr Nguyen Van Thuan qui pendant 13 ans de détention communiste au Vietnam a trouvé sa force en célébrant l’Eucharistie avec un bout de pain et une goutte de vin, comme la sœur Elvire, la Mère des drogués et toxicodépendants, fondatrice de la Communauté du Cenacolo, qui a sauvé et sauve encore aujourd’hui tant de jeunes perdus dans la drogue en mettant l’Eucharistie au centre de leur vie, ou saint Jean-Paul II qui a puisé sa force et construit toute sa vie sur l’Eucharistie.
Ces disciples qui abandonnent Jésus sont nous tous aujourd’hui qui, malheureusement, nous éloignons du Christ à cause des péchés et de la fragilité de l’Église pécheresse dans ses prêtres et fidèles laïcs…en oubliant la grâce extraordinaire que Jésus nous donne dans l’Eucharistie, source et sommet de la vie chrétienne. Demandons au Seigneur la grâce de ne jamais nous couper de lui, la Vigne dont nous sommes les sarments ; car sans Lui, nous allons sûrement nous dessécher en nous privant de son Corps et de son sang qui sont la vraie nourriture et la vraie boisson qui nous donnent la vraie vie qui ne finit pas. Amen