L’heure de la Miséricorde programmée dimanche dernier, au lendemain de la première déclaration du Président de la République sur l’épidémie de Coronavirus, a pu avoir lieu. Retour sur cet ultime temps de prière communautaire avant le confinement que nous vivons aujourd’hui.
Ce dimanche, nous n’avons pu dérouler le temps de prière habituel. Pas de rassemblement ! Alors, nous nous sommes répartis, pour celles et ceux qui le voulaient, sur un créneau d’une demie-heure, de 14H30 à 17H00. Nous avons installé le tableau du Christ Miséricordieux et le cadre contenant Sainte Faustine et nous avons ouvert le Tabernacle !
Chacun est venu prier silencieusement le chapelet de la Miséricorde, le père Pierre s’est joint à nous pour ceux qui aimeraient recevoir le sacrement de réconciliation.
Temps de Carême, temps de silence, temps de dépouillement jusque dans la forme et l’expression ! Ce moment particulier dans lequel nous entrions serait celui du manque, de l’absence, de la séparation mais en même temps celui du désir, de la fidélité, de l’union invisible, de la prévenance au-delà des gestes concrets visibles !
Temps du désir : ne plus pouvoir assister aux eucharisties va creuser en nous, au plus profond, la place que nous voulons faire au Seigneur. Tout ce qui soutenait notre force disparait, notre volonté et nos intentions de suivre le Christ vont être purifiées, notre attachement va s’enraciner sur ce que le Seigneur a déjà fait pour nous, nos sentiments vont faire place à la foi.
Temps de la fidélité : en perdant nos supports habituels, nos routines, nos sécurités, nos sens, notre corps tout entier sont comme dépossédés et notre prière va s’ancrer dans la pauvreté passagère de nos « célébrations individuelles », coûte que coûte.
Temps de l’union invisible : beaucoup d’entre nous sont entourés de leurs familles très proches. Qu’en-est-il des malades, des personnes âgées, isolées, des SDF. ..de tous ceux qui se trouvaient déjà les plus exclus ordinairement ? En nous unissant au don de Jésus sur la croix, notre cœur se tourne naturellement vers eux. Une amie me dit : « Je n’ai jamais autant prié qu’en ce moment ! » C’est le temps de l’intercession, c’est le temps d’implorer le Père pour tous ceux qui ne le peuvent plus !
Temps de la prévenance : notre prière, même silencieuse, nous enjoint aux quelques gestes encore possibles : prendre des nouvelles des proches, des voisins, proposer notre aide en cas de difficultés ou pour l’approvisionnement.
Notre prière est puissante sur le cœur de Dieu et peut faire des miracles au-delà des frontières. « O sang et eau qui jaillissent du cœur ouvert de Jésus, comme source de Miséricorde pour le monde, j’ai confiance en vous ! » Oui notre confiance repose en Dieu seul et son Amour coule en abondance du cœur transpercé de Jésus ! Christ a vaincu la mort, par le don de sa Vie, offrons lui cet inédit qui manquait à son saint sacrifice !
Finalement, ce dimanche, la prière aura duré 3 fois plus longtemps que d’habitude !! Même si nous n’étions pas nombreux ! A 17H00, nous avons assisté à l’illumination du tableau, par les rayons du soleil traversant les vitraux ! Petit clin d’œil… ou plutôt petit clin du Ciel !!