Homélie de Guy, diacre – 4ème dimanche de l’Avent A (18/12/22) « L’Annonce à Joseph, son Fiat ».

2022-12-20T11:12:12+01:0020 décembre 2022|

Samedi, Mathieu nous a donné au début de son évangile toute la généalogie de Jésus, le roi Acaz dont avons entendu son nom dans la première lecture est cité dans la généalogie, de même en dernier notre Joseph qui clôt cette généalogie « Jacob engendra Joseph, l’époux de Marie de laquelle fut engendré Jésus que l’on appelle Christ » (Mt 1, 16)

Tous les trois ans, en année A nous avons la joie d’entendre cette belle page d’Évangile qui nous fait rendre grâce pour le Oui de Joseph. Matthieu est le seul des 4 évangélistes à nous parler de l’Annonce à Joseph. Sans le oui de Joseph, comment Jésus aurait-il pu vivre et expérimenter l’amour conjugal de ses parents et l’amour familial ?

De cette belle page d’Évangile : trois mots peuvent retenir notre attention : Engendré, Fiat (oui) de Joseph, Sauvé.

Engendré : Il est cité deux fois dans cet évangile. Ce mot si important figure dans le credo de Constantinople : « Engendré, non pas créé, de même nature que le Père ; et par lui tout a été fait » Engendré indique qu’il n’est pas soumis à la génération qui est la nôtre, car avant sa naissance il existait déjà, Jésus aussi est créateur de l’univers. « Engendré non pas créé » veut dire que le Christ existait avant de naître homme. Un Christ créé, comment pourrait-il être créateur ? (P.Thierry Lamboley, jésuite-La Croix) Nous-mêmes, Chacun de nous chers paroissiens sommes créés » pour chacun de nous, pour notre naissance, nous parlons de procréation, car nous sommes le fruit de l’amour de nos parents et Dieu y a mis son « souffle » de vie. C’est ce que dira Eve dans la genèse quand elle enfantera de Caïn « J’ai fait naître un homme, conjointement avec l’Éternel » (Gn 4,1)

Le « fiat » de Joseph : un oui non prononcé mais un oui du cœur.

Dans quelle épreuve devait se trouver Joseph avant le songe. Tout ce qu’il avait pu échafauder avec sa fiancée Marie s’effondre. Marie qui a fait vœu de virginité, vient de lui annoncer qu’elle est enceinte. Joseph est un homme droit, juste, déjà il réfléchit en lui-même pour voir quelle sera la décision la meilleure pour Marie. « Il ne voulait pas la dénoncer publiquement, décida de la renvoyer en secret » Joseph veux lui éviter à tout prix la mort, la lapidation.

Nous voyons dans la vie de Joseph combien les songes furent importants dans sa vie. Comme pour l’annonciation de Marie c’est un ange qui intervient, un médiateur de Dieu. Ce songe est vraiment libérateur pour Joseph, la réponse lui est donnée : « Ne crains pas de prendre chez toi Marie, ton épouse, puisque l’enfant qui est engendré en elle vient de l’Esprit Saint » Tout le « fiat », le oui de Joseph se traduit dans une décision immédiate, dans l’action : prendre sous son toit Marie et tenir la promesse de donner à son enfant adoptif le nom de Jésus. Joseph traduit vite son « fiat » en action. C’est certainement Dieu qui conduisit Joseph vers Marie ou Marie vers Joseph. Joseph fut vraiment un merveilleux époux pour Marie, il lui apporta la sécurité, la vigilance, l’attention. Toute qualité que Marie recherchait.

Joseph comme Marie ont vu leur projet de vie bien bousculé mais ils sont dans la Foi, dans la confiance en Dieu qui conduit leur vie. Cette belle attitude de Joseph nous invite à l’imiter.

« Sauvé »

Déjà le nom de « Jésus » que Joseph son père lui donnera signifie « Le Seigneur sauve »

Savez-vous que le diocèse de Toulouse est en train de construire une nouvelle église sur le quartier de Borderouge et Mgr Le Gall a choisi comme nom à cette église le beau nom de « St Sauveur »

Au temps de la pandémie, ce nom lui a été soufflé et il nous disait combien il faudrait parler plus souvent à nos contemporains du salut.

Autre mot synonyme et si important pour nous croyant le mot de salut, nous parlons de l’histoire du salut qui commence avec le Oui d’Abraham, se déploie dans tout l’Ancien Testament et culmine avec le Christ qui donne sa vie par amour pour nous sur la Croix.

Sauvé, sauveur, salut, Nous sommes sauvés de quoi ? le théologien Bernard Sesboué nous rappelait la gratuité du salut, pleinement affirmée par le concile Vatican II. « Nous ne sommes donc pas sauvés uniquement par la mort de Jésus, mais par son amour manifesté dans tout ce qu’il a vécu tout au long de sa vie, par ses gestes, ses paroles, ses actes » B. Sesboué. C’est par l’incarnation que Dieu sauve et guérit toutes les misères de l’humanité.

Nous avons cette année encore une semaine pour préparer notre cœur à accueillir le Sauveur, prenons la résolution de goûter jusqu’à Noël, chaque jour la page d’Évangile proposée par l’Église.