Homélie de Guy, diacre – 7ème dimanche TO C (23/02/25) « Aimez vos ennemis »

2025-02-24T18:46:09+01:0024 février 2025|

Chers frères et sœurs,

Voilà des paroles bien exigeantes de Jésus dans son discours à la foule que nous venons d’entendre. Elles sont tellement exigeantes que sans la grâce de Dieu, sans sa force, nous n’aurions pas la volonté de suivre une des plus petites demandes.

Dans l’Évangile de ce jour, le Christ nous dit deux fois : « Aimez vos ennemis, faites-leur du bien ». C’est un impératif pour entrer dans le royaume de Dieu. C’est énoncé comme un commandement.

Il se rattache à l’autre commandement du Seigneur : « Aimez vous les uns les autres comme je vous ai aimés » Et le « Comme » est si important, Il est à la mesure de l’amour immense que le Seigneur a pour chacun de nous. Je vous commande de vous aimer sans mesure, et aussi à l’égard de vos ennemis. Prenons conscience de l’immense amour et la patience de Jésus à notre égard.

Mais qui sont nos ennemis ? Eh bien, le Christ en détaille un peu leurs actes.

Le premier « ceux qui vous haïssent » et nous avons entendu dans la première lecture de Samuel, jusqu’où la haine de Saül pour David, le conduit à vouloir le pourchasser et le tuer. Cette haine est née de la jalousie de Saül à l’égard du jeune berger David depuis son combat victorieux contre le géant Goliath. La haine est un sentiment violent qui pousse à vouloir du mal à quelqu’un et à se réjouir du mal qui lui arrive. Face à la haine de l’ennemi, le Seigneur nous demande de leur faire du bien.

« Ceux qui vous maudissent » Maudire c’est vouer quelqu’un au malheur, appeler sur quelqu’un la malédiction, la colère divine. Qui n’a pas souhaité que Dieu fasse disparaître cet homme, cette femme qui nous fait mal ? Souvenez vous des apôtres Jean et Jacques mal reçu dans un village avec Jésus et qui souhaitent envoyer le feu et les détruire, et Jésus les rabroue avec force .

Là encore, Jésus nous demande de leur souhaiter du bien.

« Ceux qui vous calomnient » St Jacques dans une épître célèbre nous dit que la langue peut commettre beaucoup de méfaits. La calomnie c’est répandre des idées fausses, des mensonges qui attaquent la réputation, l’honneur de quelqu’un. Face aux calomniateurs, aux médisants, Le Seigneur nous demande de prier pour eux.

Faire du bien, souhaiter du bien, prier pour eux, vraiment le Seigneur nous demande un retournement, une conversion. Au mal commis sur vous et qui vous fait tant souffrir, répondre par le bien.

« A celui qui te frappe sur la joue » Là le Seigneur pointe la Violence, l’ennemi qui passe aux coups. La réponse demandée par Jésus a fait couler beaucoup d’encre. On a reproché aux chrétiens de se laisser faire, leur non-violence. Prenons exemple sur le Christ pendant sa Passion dans l’Évangile de St Jean. Interrogé par le grand prêtre, il reçoit une gifle d’un des gardes, mais que fait Jésus ? Il répond par le dialogue « Si j’ai mal parlé, montre ce que j’ai dit de mal ? Mais si j’ai bien parlé, pourquoi me frappes-tu ?» Jn 18,23. « Tendre l’autre joue » cela veut dire ne pas répondre à celui qui me fait du mal en lui faisant du mal. C’est brisé la loi du Talion : « Œil pour Œil, Dent pour Dent »

Jésus par la suite dans cet Évangile, nous appelle à la douceur, au désintéressement, à la gratuité parfaite, au dépouillement. Il insiste beaucoup sur le pardon « Soyez miséricordieux comme votre père est miséricordieux » Bernadette Dumont qui présente L’Évangile de ce dimanche aux enfants dans Magnificat leur propose de faire une révision de vie hebdomadaire en reprenant les préceptes de Jésus pour préparer leur communion dominicale : Ai-je aimé mes ennemis ? Ai-je fait du bien à ceux qui me haïssent ? Ai-je prié pour ceux qui disent du mal de moi ? Et à la fin : Ai-je aimé les autres comme Jésus m’a aimé ? Et si souvent nous ne nous en sentons pas capables, à chaque communion demandons à Jésus de venir en nous au secours de notre faiblesse. Amen.