Homélie de Guy, diacre du troisième dimanche de Carême (20/02/22) « Appel urgent du Christ à la conversion ».

2022-03-21T18:43:10+01:0021 mars 2022|

Frères et sœurs,

Il est bon de faire une relecture de ce que nous avons vécu depuis le mercredi des Cendres il y a déjà 16 jours.

Lors du premier dimanche de carême, le Seigneur nous invitait à entrer dans le combat spirituel. En suivant le Christ qui a affronté Satan, le diable, au désert des tentations. Tentations de la chair, du pouvoir, de l’orgueil. Lors du deuxième dimanche de carême nous fêtions la transfiguration du Christ. Celui-ci montre à ses disciples et à nous sa gloire lumineuse, qui préfigurera la nôtre. Dans l’épître aux Philippiens, St Paul nous dit, je le cite : « Il transfigurera notre corps de misère pour le conformer à son corps de gloire » Mais avant nous devons passer par la croix, passer par la « Passion », porter notre croix.

Poursuivons aujourd’hui notre chemin de Carême, dans ce troisième dimanche de Carême, l’Église nous offre par ces textes de méditer sur le mot si important de CONVERSION.

Dans l’Évangile de ce jour, vous avez entendu comme moi, le mot Convertissez.

A ses auditeurs bouleversés qui font part à Jésus de deux faits divers graves : le massacre des Galiléens par Pilate pendant qu’ils offraient un sacrifice, les 18 personnes tuées par la chute de la tour de Siloé. Jésus leur répond : « Mais si vous ne vous convertissez pas, vous périrez de même » Jésus ne cherche pas à élucider le mystère du mal. Il nous appelle tous à la conversion.

Lors de l’ouverture du Carême, le mercredi des Cendres : vous avez reçu ces paroles quand le prêtre ou le diacre signaient votre front avec la cendre : « Convertissez-vous et croyez à la Bonne Nouvelle »

Qu’est-ce que la conversion ? C’est un retournement, un changement complet de direction. En ski, quand on fait une conversion, c’est qu’on veut changer de direction, allez à l’opposé. Quand on veut se convertir, on veut s’écarter d’un mauvais chemin, un chemin ou l’on se perd, qui nous entraîne au mal, à faire le mal. Mais qu’est ce qui va nous aider à nous convertir ? à changer de direction, à prendre un bon chemin qui nous donnera de la joie, de l’apaisement. A suivre le Christ, qui a dit à son disciple Thomas qui doutait : « Je suis le chemin, la vérité, la vie »

C’est là que se pose la question : Comment faire une rencontre personnelle de Dieu, du Christ (le fils aimé du père), comment faire cette expérience personnelle : qu’il est là, près de nous, qu’il nous aime, que c’est un Dieu comme nous le dit le psaume d’aujourd’hui : « Le Seigneur est tendresse et pitié, lent à la colère et plein d’amour » (Ps 102)

Être chrétien, c’est suivre et rencontrer Jésus. Mais comment expérimenter et vivre cette rencontre sans se décourager ?

Dernièrement, au téléphone, je parlais avec un ami d’une soixantaine d’année, qui me disait : « Je n’ai pas fait encore une rencontre personnelle de Dieu, comment le rencontrer ? » Et en réfléchissant avec lui, nous avons essayé de discerner ensemble deux façons de s’en approcher :

En lisant à haute voix la parole de Dieu, je luis parlais de quelques psaumes à prendre dans sa Bible (le psaume 102 d’aujourd’hui) ou de lire dans l’Évangile de Jean le récit de la conversion de la samaritaine (qui est l’Évangile du premier scrutin des catéchumènes aujourd’hui). Et si tu lisais à haute voix cette parole de Dieu qui doit s’incarner en toi.

La seconde façon de rencontrer Dieu sur son chemin c’est d’aller à la rencontre des pauvres, ceux qui sont seuls, abandonnés dans la vie : les esseulés, la personne âgée ou la personne malade qui attend votre visite, la personne portant un handicap, le sans domicile fixe dans la rue. Prendre le temps d’entrer en relation avec chacun d’eux. Comme le dit si bien St Vincent de Paul : quand vous rencontrez un pauvre c’est comme quand vous prenez une pièce de monnaie côté face vous avez le pauvre et si vous la retournez côté pile vous allez rencontrer le Christ.

C’est parfois quand on est au fond du trou. Que tout s’ouvre pour rencontrer Dieu. C’est ce qui arrive à Moise dans ce récit tiré du livre de l’Exode, dans la rencontre avec l’Ange de Dieu, cet ange c’est Dieu dans le buisson ardent. Et c’est dans un dénuement extrême dans le désert comme berger gardant le troupeau de son beau-père, au pied de l’Horeb que Moise fait cette rencontre de Dieu et qu’il répond à l’appel de Dieu en disant simplement « me voici ».

Moise s’est rendu disponible « Moise regarda : le buisson qui brûlait sans se consumer » Ensuite il fait un détour et cela plut à Dieu « Le Seigneur vit qu’il avait fait un détour pour voir, et Dieu l’appela du milieu du buisson » Et Moise accomplit des gestes de grand respect : Il se déchausse, il se voile le visage, il entre en dialogue avec Dieu en lui posant des questions. Notez comme Dieu sait se rendre proche de Moise et de son peuple opprimé en Égypte.

Ce temps de CARÊME de 40 jours déjà bien entamé nous invite à prendre certaines attitudes pour nous convertir :

Je vous invite à faire ce détour, prendre le temps de s’arrêter, sortir de son iPhone, faire un jeune des médias trop envahissants, entrer dans une église pour prier, faire le signe de croix, se tenir là en silence : « je l’avise et il m’avise » répondait au curé d’Ars un paysan qu’il voyait souvent rester dans son église.

Et maintenant dans notre église, nous avons aussi notre buisson ardent c’est l’autel ou tout à l’heure Jésus va s’offrir à son père en offrant son corps et son sang pour sauver chacun d’entre nous ; le pain et le vin lors de la consécration deviennent le corps et le sang du Christ. Je souhaite à nous tous que cette rencontre personnelle de Jésus rende plus ferme notre foi. Seigneur augmente en nous la Foi. Amen