Jésus a été pendant 20 ans artisan charpentier, bâtisseur à Nazareth avec Joseph. Jésus bâtit, la guerre détruit. Les racines de la guerre sont la peur, l’angoisse et la jalousie. Jésus observe surtout que nous sommes plus attentifs aux défauts des autres qu’aux nôtres, par exemple chez les pharisiens l’obsession des règles les empêche de voir leur manque d’amour de Dieu et des hommes, surtout des pauvres, ce qui devrait être les 2 poutres maîtresses de notre vie de foi. La comparaison et la jalousie conduisent à écouter “l’accusateur de nos frères” (Ap 12,10), l’esprit mauvais, qui me montre chez l’autre le fétu de paille, et qui me cache la poutre qui fausse mon regard. Ne passons pas trop de temps à regarder les images de guerre, elles peuvent nous contaminer de tristesse, d’inquiétude, de haine, de découragement. Une minute d’informations suffit, allons plutôt prier et construire le contraire de la guerre, qui est ?… la paix du cœur, bien sûr, demandons la paix intérieure. Mais concrètement comment mettre la paix tout autour ?
Si je me compare à mon frère qui est en face, sur l’autre rive, c’est mon rival, j’ai un sentiment d’injustice. Quand les rivalités s’exacerbent, j’ai envie de faire justice moi même, de rabaisser l’autre, de l’humilier et ainsi Caïn tue Abel. Après la victoire de 1918, les alliés ont voulu humilier les allemands, leur faire payer les dégâts, au lieu de pardonner… Et celui qui est humilié veut se venger, d’où le conflit qui repart en 39. Souvent les guerres se répètent, et les poutres, au lieu de construire des maisons, deviennent les poutres de la croix ! Mais en 45 on a enfin compris qu’il valait mieux construire l’Europe ensemble. Les guerres tuent et nous mettent sur la paille. Le bon combat consiste à rejeter cet esprit tordu avec l’aide de Dieu. Tout seul, c’est impossible.
Regardons Joseph, il a un bon métier, pourtant il offre au Temple 2 petites colombes, c’était l’offrande des pauvres. Pourquoi est-il pauvre? Sûrement construit-il aussi des logements pour ceux qui ne peuvent pas payer. Joseph et Jésus partagent leurs compétences et sont aussi à leur service. Comment s’opposer à la guerre qui veut prendre ? Par le partage et le service !
Aujourd’hui l’homme doit apprendre la frugalité, à restreindre ses consommations et partager davantage, puisque nous demandons trop à la planète, et le partage rend plus heureux avec moins de biens, dit le pape François. Mais la publicité nous pousse en sens inverse, au confort individuel. Il est plus facile de loucher sur l’assiette du voisin que de partager. Heureusement les fruits du jardin partagé de la Maison de la Fraternité sont meilleurs, non seulement ils sont bio et donnent donc moins de cancers, mais ils sont des occasions de rencontres, d’échanges, de soutien et de fraternité. Personnellement, je ne sais pas cultiver, mais j’apprends, et je peux toujours arroser.
Ce n’est qu’un exemple, chacun de nous a beaucoup à partager, à donner et à recevoir, sans se comparer, au contraire en disant à l’autre ce qui est beau chez lui, ce qu’il apporte à la communauté, son charisme. Alors chacun découvre sa vocation, où il peut faire du bien et être heureux. Vous voulez des idées ? accueillir à l’entrée de l’église, ou lire la Parole, ou accompagner les enfants ou les catéchumènes, les malades, ou les familles en deuil, ou amener des personnes âgées à la messe, ou leur porter la communion, ou découvrir et partager la bible avec d’autres, ou participer à la chorale, voilà des sources de découverte et de joie. L’homme est heureux non pas en conquérant le monde, ou en faisant de grandes choses, mais en vivant des relations riches, en découvrant sa place au service. L’Église doit être un lieu d’encouragement à donner de soi, en acceptant les faiblesses de chacun, parce que nous ne sommes pas finis, nous sommes en croissance. Nous sommes tous appelés au service de tous !
Nous sommes appelés à nous investir dans les actions qui s’opposent à la guerre: le partage et le service. Saint Paul disait aux Corinthiens: “prenez une part toujours plus active à l’œuvre du Seigneur, car vous savez que, dans le Seigneur, la peine que vous vous donnez n’est pas perdue”. Le bonheur consiste à se recevoir de Dieu et être en croissance vers l’homme nouveau que Dieu construit en moi. Seigneur, que veux-tu que je fasse ?