Homélie de Père Gibson – 5ème TO C (06/02/22) « La Parole de Dieu, une urgence pour la mission dans l’Église ».

2022-02-08T12:19:29+01:008 février 2022|

« Sois sans crainte, désormais ce sont des hommes que tu prendras… » . Cette parole de Jésus à Pierre qui venait de prendre une ribambelle de poissons dans son filet à la demande du Seigneur, est un vrai appel, une vocation à travailler dans la vigne du Seigneur. Dimanche dernier nous avons entendu le récit de la vocation de Jérémie : « …avant même de te former dans le sein de ta mère, je te connaissais ; avant que tu viennes au jour, je t’ai consacré ; je fais de toi un prophète pour les peuples ». Et ce dimanche c’est le prophète Isaïe qui nous dit sa vocation : « j’entendis la voix du Seigneur qui disait : qui enverrais-je ? Et j’ai répondu : moi je serai ton messager : envoie-moi !». La liturgie de la parole attire donc notre attention sur la vocation, sur notre vocation en tant qu’appelés à travailler dans la vigne du Seigneur. La mission de l’Église par ses baptisés, laïcs et ministres ordonnés est non seulement une vocation inhérente au baptême reçu mais aussi une nécessité, une urgence qui s’impose à nous. Notre soif doit être celle d’une communauté qui se presse autour de l’Eucharistie, la messe et autres rencontres paroissiales pour écouter la Parole de Dieu ainsi que le faisait la foule qui écoutait l’enseignement de Jésus au bord du lac de Génésareth. La Bonne Nouvelle nous sauvera ; mais il faut la garder telle que ceux qui, les premiers, en étaient dépositaires l’avaient reçue et annoncée. Ne pas se forger son propre évangile au gré de ses propres désirs ou fantasmes. Mais s’inscrire dans la tradition des apôtres comme Paul lui-même « Frères, je vous rappelle la Bonne Nouvelle que je vous ai annoncée ; cet évangile vous l’avez reçu et vous y restez attachés ; vous serez sauvés par lui si vous le gardez tel que je vous l’ai annoncé ; autrement, c’est pour rien que vous êtes devenus croyants ». « Seigneur donne à ton Église de se conformer toujours à l’évangile qui sauve et non aux idéaux des hommes qui n’ont pas une consistance sapientielle et éternelle ». Cet évangile a pour point d’ancrage avant tout l’annonce de la mort et de la résurrection de Jésus. C’est sur cette Vérité que notre vie, notre foi, notre prédication doit être fondée. Telle est la première mission de l’Église. Nous ne pouvons en aucun cas nous dérober à cette tâche. Quelque soit notre était de péché, ou de peur. Chaque baptisé est appelé à comprendre la pertinence de son état de baptisé, de sa mission de chrétien dans le monde comme un prophète attendu ; et ne jamais se réfugier dans des lamentations incessantes comme si notre péché était plus fort que la grâce de Dieu. Le prophète Isaïe nous le montre si bien dans sa vision : « je dis alors : malheur à moi ! Je suis perdu, car je suis un homme aux lèvres impures… ». Et l’ange de lui dire : « ce charbon brûlant a touché tes lèvres, et maintenant tout ta faute est enlevée, ton péché est pardonné ». Comme il dira à Paul : « ma grâce te suffit ».

Comptons sur le Seigneur et sur sa grâce afin que notre Église devienne vraiment disciple de sa Parole et son évangile au cœur du monde.

Amen