Dans la première lecture, Dieu parle à Job du milieu de la tempête ; dans le psaume Dieu intervient : Il parle, et provoque la tempête, un vent qui soulève les vagues, puis il réduit la tempête au silence faisant taire les vagues. Dans l’évangile les disciples font face à une tempête sur le lac de Galilée.
Le livre de Job raconte l’histoire d’un homme juste devant Dieu, et à qui tout arrive : il perd ses troupeaux tués par des bédouins, ses serviteurs sont terrassés, il perd ses enfants dans un orage s’abattant sur sa maison, il attrape une maladie de peau. Job fait face à ces épreuves avec courage, mais il ne comprend pas : il ne s’est pas éloigné de Dieu et malgré ce que disent ses amis, il refuse de croire que ses malheurs sont liés à son péché. Il demande justice à Dieu : le voilà ‘pauvre comme Job’, sur son tas de cendres, souffrant, et il s’interroge sur le sens de tout ça, met le Seigneur en défi de répondre… Et c’est le silence qu’il reçoit comme réponse du ciel. Et il insiste en criant : ‘Qu’ai-je fait pour mériter cela ? J’ai beau prier, je ne reçois aucune consolation ! J’aurai mieux fait de ne pas naître ! Ta création est-elle si mauvaise qu’elle n’offre à vivre que cette souffrance à longueur de temps ?’… Et à force de crier vers le ciel, à force de patience, « le Seigneur s’adressa à Job au milieu de la tempête. » (Job 38, 1) Voix douce, mais ferme ! Enfin quelqu’un qui parle… l’univers n’est pas vide ! Dieu ne dort pas ! C’est dans cette tempête intérieure que Dieu vient lui répondre, et que plus tard il donnera même raison à Job devant ses amis.
Ce ‘sommeil’ de Dieu rejoint le sommeil de Jésus dans la barque tourmentée eux qui sont pris dans la tempête… Jésus dort ! Et ils le secouent : ‘Seigneur, nous sommes perdus, cela ne te fait rien ?’
et Jésus menace le vent et dit à la mer : ‘Silence, tais-toi’… et ‘le vent tomba’ dit notre texte !
Vivre nos propres tempêtes dans la foi ‘en Jésus’ demande de croire que le Seigneur a la puissance de les apaiser, au mieux de leur mettre une barrière pour qu’elle ne dépasse un certain seuil. C’est ce qu’entend Job quand le Seigneur lui parle : « Qui donc a retenu la mer avec des portes… quand je lui imposais ma limite ? » (Job 38, 10)
Demandons au Seigneur de mettre un barrage à nos colères, à nos souffrances intérieures et restons accrochés à la barre de la foi tant que dure la tempête. Jésus est assez puissant pour le faire. Le priant du psaume 106 témoigne de cet acte du Seigneur pour lui : « Dans leur angoisse, ils ont crié vers le Seigneur, et lui les a tirés de la détresse, réduisant la tempête au silence, faisant taire les vagues. Ils se réjouissent de les voir s’apaiser, d’être conduits au port qu’ils désiraient. Qu’ils rendent grâce au Seigneur de son amour, de ses merveilles pour les hommes »
Et prions pour notre pays la France en situation de tempête à l’occasion des élections législatives. Voici pour terminer le message de notre évêque : « Les élections législatives annoncées laissent perplexe un certain nombre de citoyens français. Certains parmi nous peuvent se sentir pris dans un piège. Pour qui voter ? Il ne m’appartient pas de répondre à cette question que je suis le premier à me poser.
Aussi, avant les élections, au nom de notre responsabilité de citoyens, j’encourage l’organisation de veillées de prière dans les paroisses, dans les communautés, pour prier avec ferveur pour notre pays, pour les candidats, et pour que l’Esprit Saint éclaire chacun d’entre nous. Il est l’Esprit de vérité qui libère du mensonge et de l’erreur ; Il est l’Esprit d’amour qui rassemble et crée la communion.
Par ailleurs, je rappelle que notre boussole est l’Évangile, et que l’Église catholique, sans prendre parti dans les choix politiques, propose à tous un enseignement clair sur les questions de morale personnelle, familiale et sociale. Par notre prière, notre témoignage et nos engagements, nous avons mission d’œuvrer à une plus grande humanisation de notre société et du monde, ce qui passe par l’attention aux plus petits et aux plus faibles. Enfin, quel que soit notre choix politique, rappelons-nous que le Christ nous appelle à l’unité et à être artisans de paix. » + Guy de Kerimel Archevêque de Toulouse.