Homélie de père Pierre – 16ème dimanche TO A (23/07/23) « Dialogue entre deux oiseaux occitans, le Pierrot huppé, et le Pascalou cendré ».

2023-07-21T12:33:28+01:0021 juillet 2023|

Dialogue entre deux oiseaux occitans, le Pierrot huppé, et le Pascalou cendré (espèces en voie de disparition qui volent dans le Nord Toulousain et dans le Muretain) …

-Tu as entendu, aujourd’hui, Jésus nous parle de la petite graine qui devient un grand arbre où peuvent s’abriter toute sorte d’oiseaux. Tu ne te sens pas concerné ?

-Si bien sûr mais moi je suis un tout petit oiseau, un simple moineau, pas un moine haut, ni un prêtre, un simple oiseau sans importance, pas un saint comme frère François d’Assise. Comme le dit le pape François qui porte bien son nom, « Saint François, fidèle à l’Écriture, nous propose de reconnaître la nature comme un splendide livre dans lequel Dieu nous parle et nous révèle quelque chose de sa beauté et de sa bonté : « La grandeur et la beauté des créatures font contempler, par analogie, leur Auteur » (Sg 13, 5)…. C’est pourquoi il demandait qu’au couvent on laisse toujours une partie du jardin sans la cultiver, pour qu’y croissent les herbes sauvages, de sorte que ceux qui les admirent puissent élever leur pensée vers Dieu, auteur de tant de beauté. Le monde est plus qu’un problème à résoudre, il est un mystère joyeux que nous contemplons dans la joie et dans la louange. »

-C’est très beau ce qu’il dit là, prends-en de la graine…mais sache aussi qu’aux yeux yeux de Jésus, chaque oiseau a son importance comme le dit le Pape François : « L’amour de Dieu est la raison fondamentale de toute la création : « Tu aimes en effet tout ce qui existe, tu n’as de dégoût pour rien de ce que tu as fait ; car si tu avais haï quelque chose, tu ne l’aurais pas formé » (Sg 11, 24). Par conséquent, chaque créature est l’objet de la tendresse du Père, qui lui donne une place dans le monde. Même la vie éphémère de l’être le plus insignifiant est l’objet de son amour, et, en ces peu de secondes de son existence, il l’entoure de son affection. »

-Ça me rappelle l’intuition de sainte Thérèse de l’Enfant Jésus : elle disait qu’elle était trop petite, par rapport aux grands aigles, mais elle voyait en Jésus lui-même un aigle : « « Ô Verbe divin, c’est Toi l’Aigle adoré que j’aime et qui m’attire, c’est Toi qui T’élançant vers la terre d’exil as voulu souffrir et mourir afin d’attirer les âmes jusqu’au sein de l’éternel foyer de la Trinité bienheureuse, c’est Toi qui remontant vers l’inaccessible lumière qui sera désormais ton séjour, c’est Toi qui restes encore dans la vallée des larmes, caché sous l’apparence d’une blanche Hostie … Aigle éternel, Tu veux me nourrir de ta divine Substance, moi, pauvre petit être, qui rentrerais dans le néant si ton divin Regard ne me donnait la vie à chaque instant. Ô Jésus ! Laisse-moi dans l’excès de ma reconnaissance, laisse-moi Te dire que ton Amour va jusqu’à la folie. Comment veux-Tu devant cette folie que mon cœur ne s’élance pas vers Toi ? Comment ma confiance aurait-elle des bornes … Ah ! Pour Toi, je le sais, les saints ont fait aussi des folies, ils ont fait de grandes choses puisqu’ils étaient des aigles. Jésus, je suis trop petite pour faire de grandes choses et ma folie à moi, c’est d’espérer que ton Amour m’accepte comme victime. Ma folie consiste à supplier les aigles mes frères de m’obtenir la faveur de voler vers le soleil de l’amour avec les propres ailes de l’Aigle divin. Ainsi soit-il. »

Si je comprends bien Thérèse, il faut un petit grain…de folie pour que je devienne un grand arbre moi aussi, que je devienne comme un grain de ces âmes qui ont fait des folies pour Dieu.

-C’est ça ! à l’exemple de ces âmes, ouvre-toi ! et passe une bonne semaine à l’ombre du Très-Haut et de l’arbre de la croix, où tu trouveras le repos pour ton âme.