Ces paroles de saint Paul viennent nous donner du courage, comme l’exemple d’Abraham, comme la Transfiguration de Jésus devant Pierre, Jacques et Jean, vient nous encourager dans notre chemin de carême.
Le courage d’Abraham
Abraham est un proche de Dieu, également capable de discuter avec Lui, mais toujours fidèle. Il parle avec Dieu et discute. Jusqu’à l’épreuve suprême, quand Dieu lui demande de sacrifier son propre fils Isaac, le fils de sa vieillesse, l’unique héritier. Du courage, Abraham en a eu beaucoup en offrant en sacrifice son Fils, son unique : il ne comprend pas mais il fait confiance aveuglement et avec courage à Celui qui lui a donné son fils. Abraham vit alors la foi comme un drame, comme marcher à tâtons dans la nuit, sous un ciel cette fois-ci privé d’étoiles. Et cela nous arrive très souvent à nous aussi, de marcher dans l’obscurité, mais avec la foi.
Et Dieu se manifeste par l’ange pour épargner l’enfant et renouveler sa promesse et l’alliance faite avec Abraham. Vis-à-vis de Dieu, la confiance d’Abraham, totale mais peut-être encore inhumaine, se voit grandie par cette expérience d’écoute et de discernement, avec comme fruit une meilleure compréhension du dessein de Dieu et de sa promesse qui lui est donnée de réentendre.
Comme le dit le Pape François dans sa catéchèse sur Abraham : « Frères et sœurs, apprenons d’Abraham, apprenons à prier avec foi : écouter le Seigneur, marcher, dialoguer jusqu’à discuter. N’ayons pas peur de discuter avec Dieu ! Je vais même dire quelque chose qui pourra sembler une hérésie. Souvent, j’ai entendu des gens qui me disaient : «Vous savez, il m’est arrivé cela et je me suis mis en colère contre Dieu» — «Tu as eu le courage de te mettre en colère contre Dieu ?» — «Oui, je me suis mis en colère» — «Mais il s’agit d’une forme de prière». Car seul un enfant est capable de se fâcher avec son père et ensuite de le rencontrer à nouveau. Apprenons d’Abraham à prier avec foi, à dialoguer, à discuter, mais toujours disposés à accueillir la parole de Dieu et à la mettre en pratique. Avec Dieu, nous apprenons à parler comme un enfant avec son père : à l’écouter, à répondre, à discuter. Mais en étant transparents, comme un enfant avec son père. C’est ainsi qu’Abraham nous enseigne à prier. »
La théophanie de Jésus au mont Thabor est aussi une source de courage :
Quelques jours plus tôt, Jésus a annoncé pour la première fois en termes très nets qu’il devait souffrir et mourir. Pierre a eu un sursaut scandalisé; mais Jésus l’a sévèrement réprimandé, et il a ajouté que personne ne pouvait être son disciple à moins de renoncer à soi et de porter Sa croix. C’est pourquoi Jésus veut insuffler à ces disciples du courage. Et nous aussi, le Seigneur veut nous redonner courage : « N’ayez pas peur, je suis vainqueur du monde. Avec moi, vous traverserez les épreuves et les difficultés de cette vie, qui ne signifient pas que Dieu vous a abandonné, et au terme de votre vie, je vous ferai partager ma gloire ». Car la transfiguration de Jésus c’est la lumière de la gloire de Jésus, sa divinité qui vient éclairer le chemin de la Passion, et notre chemin de carême : nous marchons vers la lumière de la vie éternelle. Jésus n’est pas qu’un rabbi puissant par sa parole, il n’est pas seulement le Messie d’Israël, reconnu par des signes spectaculaires : il est le Fils de Dieu qui nous fait entrer dans le mystère de la communion des saints dans son dialogue avec Moïse et Elie.
Cela nous donne du courage car cela vaut la peine de faire des efforts dans notre vie et de relancer notre vie chrétienne en ce temps de carême : l’enjeu c’est de connaître la gloire de Dieu, son amour éternel et de retrouver dans la communion des saints ceux qui nous sont chers et qui ont traversé avant nous la grande épreuve de la vie.
Oui en conclusion : adaptons et adoptons cette invitation de sainte Thérèse de l’Enfant Jésus : marchons en paix en regardant le Ciel l’unique but de nos travaux : marchons avec courage en ce temps de carême en regardant le Ciel l’unique but de notre carême.