Les lectures de ce dimanche nous parle de l’appel de Dieu, ou plutôt des appels de Dieu : Samuel dans la première lecture et l‘appel des premiers disciples chez saint Jean, avec André qui est le premier apôtre appelé.
Il n’y a pas d’âge pour être appelé : Samuel, et en ce mois de janvier, sainte Geneviève appelée enfant ; Pierre appelé alors qu’il est déjà marié et ce 13 janvier, Hilaire de Poitiers baptisé à 30 ans.
L’appel consiste à rechercher la demeure de Jésus :
« Que cherchez-vous ? » C’est la première parole de Jésus dans l’Évangile de Jean. Cette parole est adressée aussi à chaque personne ; elle t’est aussi adressée. Jésus Christ est la réponse aux questions que chaque personne porte au fond d’elle-même, concernant le sens de sa vie, du monde et de l’histoire humaine. A travers la narration de cette rencontre, ce texte nous indique que le christianisme est avant tout une rencontre avec une personne. Une rencontre concrète d’une personne avec une autre personne. Le christianisme n’est pas d’abord une liste de préceptes à suivre pour avoir le salut, ni un code moral, ni des réunions hebdomadaires. Être chrétien cela veut dire avoir rencontré Jésus, et avoir trouvé en lui ce qui ne peut se trouver nulle part ailleurs.
Jean-Paul II commentait ainsi cet évangile aux JMJ 97 à Paris : « La question est le fruit d’une recherche. L’homme cherche Dieu. L’homme jeune comprend au fond de lui-même que cette recherche est la loi intérieure de son existence. L’être humain cherche sa voie dans le monde visible; et, à travers le monde visible, il cherche l’invisible au long de son voyage spirituel. Chacun de nous peut redire les paroles du psalmiste : « C’est ta face, Seigneur, que je cherche: ne me cache pas ta face » (Ps 27/26, 8-9). Chacun de nous a son histoire personnelle et porte en lui-même le désir de voir Dieu, un désir que l’on éprouve en même temps que l’on découvre le monde créé. Ce monde est merveilleux et riche, il déploie devant l’humanité ses innombrables richesses, il séduit, il attire la raison autant que la volonté. Mais, en fin de compte, il ne comble pas l’esprit. L’homme se rend compte que ce monde, dans la diversité de ses richesses, est superficiel et précaire; en un sens, il est voué à la mort. Nous prenons davantage conscience aujourd’hui de la fragilité de notre terre, trop souvent dégradée par la main même de l’homme à qui le Créateur l’a confiée.
Quant à l’homme lui-même, il vient au monde, il naît du sein maternel, il grandit et mûrit; il découvre sa vocation et développe sa personnalité au cours de ses années d’activité; puis approche le moment où il doit quitter ce monde. Plus longue est sa vie, plus l’homme ressent sa propre précarité, plus il se pose la question de l’immortalité : qu’y a-t-il au-delà des frontières de la mort? Alors, au fond de l’être, surgit la question posée à Celui qui a vaincu la mort : « Rabbi, où demeures-tu? » Maître, toi qui aimes et respectes la personne humaine, toi qui as partagé la souffrance des hommes, toi qui éclaires le mystère de l’existence humaine, fais-nous découvrir le vrai sens de notre vie et de notre vocation ! « C’est ta face, Seigneur, que je cherche : ne me cache pas ta face » (Ps 27/26,8-9). »
Enfin la demeure de Jésus c’est l’Église.
Déjà Samuel fait cette expérience, dans le temple avec la médiation du prêtre.
Le mystère de l’Église est d’être appelée : L’Église est et sera toujours dans le monde, parce que c’est en son sein que, par son maître, elle a été appelée et envoyée – « convoquée », comme l’indique son nom même d’ekklesia (en grec kaléo d’où vient ekklesia veut précisément dire « appeler »).
Benoît XVI le disait : « La vie chrétienne commence par un appel et reste toujours une réponse, jusqu’à la fin. Et cela aussi bien dans la dimension de la croyance que dans celle de l’action: la foi, tout autant que le comportement du chrétien, est une réponse à la grâce de la vocation. »
Puissions-nous en ce début d’année écouter le Seigneur, qui peut nous appeler, à la fidélité, au témoignage, à sa vie en Église comme les catéchumènes, ce qui signifie « ceux qui se sont mis à l’écoute de Dieu »