Des prophètes en série en ce dimanche : Jérémie dans la première lecture, Elie et Elisée dans le commentaire de Jésus : nul n’est prophète en son pays.
Il ne fait pas bon être prophète nous dit Jésus mais aux jours d’aujourd’hui ce n’est pas plus facile… On le voit en cette période de pandémie où les faux prophètes se multiplient ; je ne parle pas des traditionnelles prophéties de malheur de Nostradamus, pour 2022 ou de la voyante bulgare Baba Vanga qui nous annonce une invasion des aliens… Alors qu’on trouve dans Bill Gates un prophète suspect en 2015, qu’Asterix en Transitalique devait déjà lutter contre Coronavirus en 2017, et que les guignols de l’info avaient étonnamment caricaturé la venue d’un virus créé avec son antivirus, le vaccin, dans un business plan des laboratoires pharmaceutiques en 2005, il n’a jamais été tant question de prophéties, de prédictions ou de prévisions non vérifiées qu’en ce temps de Covid. …Comme ceux qui prédisaient une grippette ou l’arrêt de l’épidémie avec la vaccination massive, ou la mort de tous les vaccinés avant le 31 décembre 2021…A qui se fier ?
A Jésus et à la Parole de Dieu :
Les prophètes ont un rôle important dans les Écritures Saintes, pour alerter le peuple sur les conversions à vivre, ou les consoler de la part du Seigneur. Il y a selon le Talmud, 48 prophètes hommes et 7 prophétesses. Avec Jésus qu’ont annoncé les prophètes, s’est arrêté ce grand courant prophétique, car Dieu nous a tout dit en son Fils Jésus, comme le dit saint Jean de la Croix. Nous n’avons plus de révélation nouvelle à attendre. Pourtant la dimension prophétique demeure dans l’Église : nous sommes prêtres, prophètes et prophétesses par notre baptême. Cela signifie que Dieu, s’il ne révèle rien de nouveau, peut éclairer son peuple et le monde par des prophéties, qui ne peuvent contredire la Révélation, mais le guider sur ce qu’il est appelé à vivre aujourd’hui.
Saint Paul nous dit 4 choses sur les prophéties : aspirez au don de prophétie (chapitre 14), et dans le texte de ce dimanche : les prophéties disparaîtront, nos prophéties sont partielles et surtout sans la charité la prophétie ne sert à rien.
Seul l’amour est la prophétie qui va s’accomplir de façon certaine, car il est promesse de la vie éternelle. Pas n’importe quel amour, comme l’imaginent beaucoup de gens qui confondent amour et plaisir, amour et émotions, amour et faire ce que j’ai envie. Mais l’amour comme Jésus nous a aimés, comme Saint Paul nous le décrit dans l’hymne à la charité, comme les Béatitudes : voici un extrait du commentaire fait par le Pape François à la Toussaint dernière :
« …le monde dit que pour avoir le bonheur, vous devez être riche, puissant, toujours jeune et fort, jouir de la notoriété et du succès. Jésus renverse ces critères et fait une annonce prophétique — et cela est la dimension prophétique de la sainteté —: la véritable plénitude de vie s’obtient en suivant Jésus, en mettant sa Parole en pratique… Les Béatitudes sont alors la prophétie d’une humanité nouvelle, d’une nouvelle manière de vivre : se faire petit et s’en remettre à Dieu, au lieu de dominer les autres ; être doux, au lieu d’essayer de s’imposer ; pratiquer la miséricorde, plutôt que de penser seulement à soi-même ; s’engager pour la justice et la paix, au lieu de nourrir, y compris avec connivence, les injustices et les inégalités. La sainteté c’est accueillir et mettre en pratique, avec l’aide de Dieu, cette prophétie qui révolutionne le monde. Nous pouvons donc nous demander : est-ce que je témoigne de la prophétie de Jésus ? Est-ce que j’exprime l’esprit prophétique que j’ai reçu au baptême ? Ou est-ce que je m’adapte aux conforts de la vie et à ma paresse, en pensant que tout va bien si cela va bien pour moi ? Est-ce que j’apporte au monde la nouveauté joyeuse de la prophétie de Jésus dans le monde ou les plaintes habituelles pour ce qui ne va pas ? Des questions que nous ferons bien de nous poser. »