Nous scrutons les informations qui nous inquiètent sur l’avenir du monde avec la guerre en Ukraine, l’avenir de la planète avec le réchauffement climatique et l’avenir de notre pays avec le premier tour des élections présidentielles.
Mais notre avenir c’est essentiellement le Christ ! Oui nous aspirons à la paix, à une planète qui prépare un avenir pour nos enfants, à une société plus égalitaire. Mais les plus belles initiatives, les réalisations les mieux réussies, les projets les plus audacieux ou les mieux mûris, tout cela pâlit en comparaison de la connaissance de Jésus Seigneur, tout cela s’efface devant l’expérience vivante du Vivant Jésus Christ. Comme le dit Saint Paul dans la seconde lecture : « tous les avantages que j’avais autrefois, je les considère comme une perte à cause de ce bien qui dépasse tout : la connaissance du Christ Jésus, mon Seigneur. À cause de lui, j’ai tout perdu ; je considère tout comme des ordures, afin de gagner un seul avantage, le Christ. »
Qu’est-ce qui donne, en définitive, du prix à une existence ? C’est de gagner le Christ, d’être trouvé en Lui, de ne se chercher qu’en Lui, de ne se trouver vraiment qu’au creux de son amour. Nous regardons aussi parfois en arrière et nous faisons le bilan de notre vie, des choses que nous avons raté, des péchés passés, des chemins où nous nous sommes perdus.
« Moi non plus, je ne te condamne pas. Va et désormais ne pèche plus. » Quel horizon merveilleux d’espérance, quel espace de liberté cette parole de Jésus ouvre devant la femme adultère ! Grâce à Jésus, par lui, avec lui et en lui, l’avenir est toujours ouvert, toujours possible. Jésus refuse d’enfermer la personne dans sa faute, dans son passé. « Le Seigneur a condamné le péché, non le pécheur », dit toujours saint Augustin. Et les fautes sont condamnables, mais aux yeux du Christ, la personne vaut mieux que les actes qu’elle a commis ; si les actes commis appartiennent au passé, la personne reste promise à un avenir d’espérance et de salut. Voilà pourquoi le Christ rend libre. « Va et désormais ne pèche plus ! » Jésus offre une nouvelle chance à la femme qui a eu un moment de faiblesse, il la croit capable d’autre chose.
Ni crainte du futur ni regret du passé ne doivent dominer en nous. Dans un grand « oui » prononcé sur l’existence concrète d’aujourd’hui, la vie réelle, il y a une véritable entrée dans la communion aux souffrances du Christ, en même temps qu’une participation à la vie du Ressuscité. Quand on accepte, pour le Christ, de ne plus se crisper sur le passé, on peut s’ouvrir au monde nouveau que Dieu fait, on voit s’ouvrir une route au milieu de la mer et un passage pascal à travers la mort comme le dit la première lecture.
Heureuse vie qui permet cette quête du Seigneur que l’on aime, heureuse course où jamais on ne peut totalement saisir, heureux oubli de tout ce qui nous retient en arrière, parce que, en avant, le Seigneur fait signe.
Frères et sœurs, ne gaspillons pas l’aujourd’hui en regardant l’hier, ou en rêvant d’un lendemain qui n’adviendra jamais, mais mettons-nous devant le Seigneur, en adoration, et demandons des yeux qui sachent voir le bien et percevoir les voies de Dieu. Le Seigneur nous les indiquera si nous si nous le demandons. Avec joie, avec force, sans peur.