Mes chers frères et sœurs. En méditant cet évangile, je me suis rendu compte que la vie peut être comparée « au jeu de la chasse au trésor ». La semaine dernière, je suis passé en coup de vent dans une famille pendant l’arrivée des enfants et petits-enfants vacanciers. Les grands-parents invitaient les plus grands à organiser une chasse au trésor pour occuper les plus petits… Beaucoup, parmi vous, ne vont pas échapper à ce jeu pendant ces grandes vacances pour vous amuser avec vos enfants et petits-enfants…
Notre vie est donc, à mon avis, comparable à ce jeu de la chasse au trésor. Même si les choses ne sont toujours faciles, notre vie est une belle histoire de chasse au trésor ! Au cours de ce jeu, nous nous fixons des règles. Rendez vous compte que dans notre vie, il y a des règles dès la naissance! Pensez à toutes ces valeurs auxquelles chacun tient, dans son histoire personnelle et familiale et sur lesquelles nous construisons toute notre vie. Ce sont même des règles qui n’ont pas besoin d’être écrites dans le code civil ou dans la loi parce qu’elles sont ancrées dans les tripes, enracinées dans le cœur. La finalité de toutes ces règles-valeurs est le bonheur : comment être heureux et rendre les autres plus heureux ; car en fin de compte, le bonheur est le trésor que nous recherchons tous depuis notre naissance. Or, vous le savez comme moi, le bonheur est tellement simple et tellement important que nous ne pouvons pas l’acheter… Il nous est donné, gratuitement et c’est à nous d’y travailler, simplement !
Malheureusement, nous rencontrons souvent des publicités mensongères qui voudraient nous faire croire qu’on peut acheter, vendre le bonheur et à quel prix! Des experts de tout et en tout, qui nous disent que pour être heureux, nous avons besoin du dernier iPhone, de la voiture la plus puissante, la plus grosse cylindrée, la plus grande -même si c’est aussi la plus polluante, que notre corps doit avoir tel poids et telle taille, avoir un salaire de millionnaire -même si nous passons notre vie au travail et que nous ne voyons pas nos enfants et notre conjoint(e)… Parfois malheureusement nous cédons et suivons ces vendeurs d’un bonheur illusoire!
L’évangéliste Matthieu écrit cette parabole que nous venons d’écouter 30 ans après avoir tout laissé pour suivre Jésus. Ce publicain avait beaucoup d’argent… fruit de son travail de collecteurs d’impôts et d’un peu de tricherie… Un jour, Jésus est venu à la rencontre de Matthieu et l’a appelé ! Ce dernier s’est levé, a quitté sans hésitation son bureau de percepteur, convaincu d’avoir trouvé en Jésus Celui qui comblerait sa grande soif de bonheur. Ce collecteur d’impôts a trouvé en Jésus un trésor plus beau que son bureau et sa caisse d’impôt dans laquelle il pouvait piocher sans rendre de comptes à personne. Pour Matthieu, Jésus est devenu désormais son tout, le trésor le plus précieux de sa vie. Il a vécu à la fois une conversion spirituelle et une radicale reconversion professionnelle ! Pour Matthieu, Jésus est la perle la plus précieuse : l’argent qu’il avait, le respect et la considération sociale qu’on lui devait dans la ville… rien de tout cela ne vaut plus que la vie avec Jésus.
Mes chers amis, nous sommes nous aussi appelés à nous poser la question de ce qui fonde vraiment notre bonheur aujourd’hui ! Nous recherchons tous le bonheur mais pouvons-nous nous demander sur quelles fondations nous le bâtissons ? Sur quelles valeurs nous l’ancrons ? Comment cherchons-nous notre bonheur ?
Pour nous y aider, la Parole de Dieu nous présente Salomon, roi d’Israël et fils de David. En regardant la vie de Salomon avec les paramètres sociaux actuels, nous pouvons dire que c’est un homme comblé et heureux : il a tout le plaisir charnel avec ses plus de six cents femmes et trois cents concubines ! Un vrai record dans l’histoire de l’humanité ! On se demande comment il faisait, le pauvre ! Il est jeune et beau, il a hérité de son père David un grand royaume. Il a le pouvoir, l’argent, le plaisir et il règne en maître! Il fait construire le grand temple de Jérusalem, dont les restes des murs sont devenus «le Mur de lamentations» qui crée encore de la tension aujourd’hui à Jérusalem. C’est le grand temple, signe de la présence de Dieu et fierté de tout le peuple d’Israël, comme nos églises qui, jadis, symbolisaient le cœur et la fierté de nos communes et villages
Mais toute cette richesse, ce plaisir et tout ce pouvoir n’arrivent pas à faire de Salomon un homme heureux. Il sait qu’il est encore trop jeune et qu’il a besoin d’aide, comme un jeune curé, un jeune PDG, un jeune président de la république qui savent qu’ils peuvent commettre des erreurs… de jeunesse ! C’est dans ce contexte qu’il fait sa prière en demandant à Dieu le don de la sagesse, cette sagesse va l’éclairer et permettre de gouverner avec justice et amour, pour ne pas écraser les autres, pour se mettre réellement au service du plus pauvre, du petit, l’étranger, la veuve et l’orphelin… Pour Salomon, en effet, gouverner avec sagesse sera la source de son bonheur. Il veut gouverner, pas pour lui mais pour le bien du peuple, et selon la volonté de Dieu.
Nous aujourd’hui, si nous étions à la place de Salomon, qu’aurions-nous demandé ? La santé, la richesse, un bon compte en banque, l’amour, la sérénité, la mort de nos ennemis… L’exemple de Salomon nous invite à demander la sagesse pour orienter et guider notre vie dans le sens du Bien ! C’est la sagesse qui nous indiquera où se trouve notre bonheur et comment le réaliser concrètement, au lieu de nous perdre dans les illusions de bonheur que les écrans nous présentent à longueur de journées.
Dans l’évangile, Jésus nous enseigne en trois paraboles comment chercher le Royaume de Dieu, symbole du vrai bonheur. La première et la dernière nous parlent d’un trésor qui, une fois trouvé, change notre vie. Un homme creuse un champ et trouve un trésor. Sachant la grande valeur du trésor, il recouvre le trésor et achète le champ. Un collectionneur de perles, comme les collectionneurs de diamants et d’or de notre temps, qui trouve une perle précieuse, extraordinaire et qui l’achète. L’idée fondamentale dans toutes ces paraboles est la même : la vie est une recherche, et Dieu seul sait ce qui peut remplir notre cœur de bonheur ; le seul à savoir, plus que nous-même d’ailleurs, ce qui nous rend fondamentalement heureux.
Nous aussi, cherchons Dieu car Il se laisse trouver. Il nous arrive parfois de trouver Dieu sans l’avoir vraiment chercher, comme celui qui trouve un trésor par hasard, en cultivant la terre. C’est une chance qui peut nous arriver à travers des rencontres, quelques manifestations extraordinaires, un miracle, quelques visions ou révélations qui nous tombent dessus comme Bernadette à Lourdes ou Lucia à Fatima. Mais ce qui est ordinaire et commun à tous les humains, c’est que notre rencontre avec Dieu est toujours l’aboutissement d’une longue et laborieuse recherche qui peut durer toute notre vie.
Au cœur de cet été, le Seigneur se propose à notre quête personnelle, car Lui seul peut combler notre cœur! N’ayons pas peur de chercher Dieu ! Certains ont peur de Dieu et refusent de Le chercher en pensant qu’Il est un ennemi jaloux de leur bonheur ou de leur réalisation personnelle. Nous nous enfermons parfois dans cette idée morale d’un Dieu qui nous met des interdits, le Dieu des lois et des devoirs… Et pourtant, le désir profond de Dieu, c’est de nous rendre heureux. Il ne nous prend pas notre bonheur, mais c’est Lui qui nous offre le Vrai Bonheur. Que Dieu vous comble de son Bonheur par sa présence. Amen.