Père Jean a été nommé aumônier des gitans en décembre 2019 mais, avec la crise sanitaire, il n’a pas pu vraiment prendre la mesure de sa mission. La rentrée sera l’occasion de repartir en mission.
La communauté des gitans se composent de trois groupes : les Tziganes, les Manouches et les Gitans qui sont, tous trois, originaires d’Inde. Elle est dispersée dans tout le diocèse avec des nomades qui se regroupent dans des aires d’accueil et des sédentaires qui habitent des logements fixes.
L’aumônier et son équipe de 12 personnes : religieux, religieuse, vierge consacrée et laïques ont pour mission d’aller à la rencontre des gitans dans les aires d’accueil du diocèse. Il y en a 9 autour de Toulouse et plusieurs autres éparpillées dans le département. Les visites se font en binôme. L’enjeu est également d’intégrer les sédentaires dans les églises de leur paroisse. A Toulouse ils ont la chance d’avoir une chapelle dans une des plus grande aire d’accueil où sont célébrées les fêtes : Noël, Pâques…. L’aumônier se déplace dans les paroisses pour baptiser et faire les sépultures des défunts de cette communauté, deux sacrements très importants pour eux.
Le baptême se fait par immersion pour les bébés. Le deuil très strict dure 9 neuf jours puis suit une période d’un an moins stricte pendant laquelle toute cérémonie est reportée. L’équipe essaie doucement de respecter les traditions très fortes de ce peuple tout en les faisant évoluer vers la tradition de l’Église. Ainsi la période d’une année, très longue pour ceux qui attendent un sacrement, pourrait être respectée seulement par la famille proche.
L’aumônier est là également pour leur faire prendre confiance en eux. Ils ont très peur du regard des autres aussi ils ne se sentent pas capables de prendre part aux services existant dans leur paroisse. J’essaie d’intégrer petit à petit certains membres dans des réunions pour qu’ils puissent prendre la parole et exposer leur point de vue. Maintenant que les enfants vont de plus en plus à l’école, ont des diplômes et donc du travail parfois avec des responsabilités, beaucoup osent se lancer.
Ce peuple, qui vit à la périphérie de nos paroisses, ne se lamente jamais, est très solidaire, les familles sont très soudées. Les divorces sont d’ailleurs très rares dans cette communauté. Ils ont plusieurs temps forts : des pèlerinages très joyeux : le 1er mai un pèlerinage provincial à Pibrac où sont célébrés les communions et les confirmations; fin mai, un national aux Saintes Maries de la Mer ; du 21 au 23 juin en Espagne où un gitan a été reconnu bienheureux ; au mois d’août le pèlerinage national à Lourdes ; tous les ans un, diocésain, en Terre Sainte et à Rome.