Que pourrais-je vous écrire au bout de ces cinq années passées au milieu de vous depuis le 1er Septembre 2015 jusqu’au 1er Septembre 2020 ? Au moment de vous quitter pour une autre terre de mission, joie et tristesse s’entremêlent en moi. C’est beaucoup d’émotions, beaucoup de bons souvenirs, beaucoup de gratitude, et tant d’amitiés aussi. L’histoire de l’Église nous rappelle une chose : les curés passent, les vicaires passent, mais l’Église demeure. Un prêtre est un serviteur de passage. Il est avant tout un serviteur du Christ et de l’Église, serviteur de la Bonne Nouvelle. Jésus nous appelle parfois des « serviteurs quelconques » et pourtant essentiels. Saint Paul apôtre écrivait que l’un sème, l’autre arrose, mais c’est Dieu qui donne la croissance. Mais notre Dieu est aussi un voyageur, il ne s’installe pas. Dieu est toujours devant. Il nous invite à aller toujours plus loin, ailleurs. C’est surtout vrai pour le prêtre. Il faut qu’il aille ailleurs. Quant à moi, je pars sous d’autres cieux.
Mon cœur exulte de joie parce que j’ai découvert sur votre paroisse, Aucamville-Saint-Loup-Cammas, un peuple de croyants animé par un zèle de rendre les célébrations joyeuses, accueillantes et fraternelles. Je garderai en mémoire le dynamisme des différents mouvements et services parce qu’ils continuent de manifester le regard compatissant du Christ envers les pauvres et les malades et qu’ils contribuent ainsi à la mission de l’Église appelée à servir la vie des hommes, en particulier les couches les plus fragiles de nos communautés. Mes cinq années passées au milieu de vous m’ont enseignées également combien vous avez tous à cœur d’annoncer et de vivre de la Parole de Dieu.
Ma profonde reconnaissance s’adresse à vous tous, sans exception aucune pour ces témoignages de foi. Depuis l’annonce de mon départ, l’amitié que vous me portez s’est davantage manifestée à travers des agapes fraternelles organisées individuellement ou des paroles réconfortantes, un sourire amical, un mot d’encouragement, une générosité signifiée, un appel téléphonique, un texto… Ces différents gestes sont pour moi un viatique pour la route missionnaire dans les vallées et les montagnes de l’Ensemble Paroissial de Cadours-Grenade. Comme le Christ, le prêtre est appelé à partir ailleurs.
Partir n’est pas toujours facile. Partir, c’est éprouver la tristesse de s’éloigner de ceux que l’on aime. Toutefois, dans le Seigneur, malgré la tristesse qui m’anime, je trouve le réconfort nécessaire et je lui rends grâce des différentes grâces qu’il ne cesse de m’accorder. Je lui rends grâce pour toutes les messes célébrées, tous les enfants baptisés, tous les mariages célébrés, toutes les rencontres dans les différents groupes de prières, sans oublier les obsèques de nos frères et sœurs décédés. Dans tout cela, le Christ doit être au centre de tout ce que nous construisons, de tout ce que nous vivons. Ce que je souhaite pour vous : puisse l’Esprit du Seigneur continuer de souffler dans votre paroisse un vent de jeunesse, de dynamisme et d’engagement pour le bien de ses membres malgré cette situation inédite que traverse toute l’humanité à cause du coronavirus qui sème la peur et la mort.
Pour vous tous, je n’ai qu’un immense MERCI à dire, pour tout ce que vous m’avez apporté, tout ce que vous m’avez donné. Merci pour votre amitié, votre accueil, votre aide et tout ce que nous avons vécu ensemble. Je voudrais remercier chacun individuellement et vous dire combien j’ai été heureux d’être avec vous, auprès de vous. Mais cela n’est pas possible. Je demande au Seigneur de vous combler encore de ses bénédictions. Qu’il veille sur votre Curé Père Gibson et ses collaborateurs Père Pascal et Père Pierre ainsi que les trois diacres : Michel, José et Guy. Qu’il veille sur tous les élus de votre ensemble paroissial, à M. le Maire de Castelginest je lui dois une grosse dette c’est-à-dire une grande reconnaissance pour tout ce qu’il a été pour moi jusqu’à ces derniers jours. Je pars avec un cœur rempli de tous ces moments passés ensemble dans la joie comme dans les épreuves.
Je termine en vous rappelant qu’un prêtre ne fait jamais l’unanimité. Mais avec ses forces et ses faiblesses, il est l’envoyé de Dieu parmi vous ; si donc, d’une quelconque manière j’ai pu vous blesser ou vous contrarier, je vous en demande sincèrement pardon. Je ne vous dis pas adieu mais au revoir. Vous verrez encore mon visage puisque je reste prêtre accompagnateur des gens du voyage dispersés dans le Diocèse de Toulouse. Un lien vital, essentiel ne cessera de toujours nous unir : c’est le Christ qui est notre vie. Je continuerai à porter chacun dans ma prière. Que l’Esprit Saint continue en chacun de vous son œuvre d’amour. MERCI.