Après un mois de vacances, Père Joseph nous revient boosté et nous invite, l’an prochain, à venir avec lui.
Mais pourquoi partir en janvier ?
Fin décembre, je finis l’année avec ma famille ecclésiale et je commence l’année qui arrive avec ma famille biologique : une belle transition ! Après la fête de la Nativité et de la Sainte Famille, il n’est pas pastoralement pénalisant de partir en vacances pour un curé, même s’il y a, en janvier, la fête du baptême. Ainsi je laisse aux Pères Jean, Pierre et Bernard une charge normale à gérer…..même s’ils ont dû célébrer beaucoup de funérailles….les pauvres. C’est, en tout cas, plus facile qu’en été avec tous les mariages et baptême….
Quand je suis parti, j’étais fatigué après une année sans vacances. J’avais envie de revenir aux sources, revoir ma famille…. Retrouver les lieux et les personnes qui m’ont vu grandir, m’ont façonné humainement et spirituellement, qui ont éveillé ma vie chrétienne et religieuse, qui ont suscité et accompagné les premiers pas de ma vocation de prêtre.
Avec les élections en RDC j’avais hâte de voir mon pays passer cette page qui se tournait même si je craignais l’explosion des conflits et les tensions souvent associées. Je suis content d’avoir été là à un moment où nous avons un nouveau président de la république…en espérant le meilleur pour mon peuple congolais qui a tant souffert.
J’ai eu beaucoup de joie de revoir ma famille. Maman et ma sœur avaient été malades et j’étais content de les voir en bonne santé, cela m’a apaisé et boosté. J’ai vu mes neveux et nièces grandir en âge, en taille et dans la foi, c’est un grand réconfort. Malgré la situation un peu difficile dans le pays, ils vont bien et je rends grâce pour cela.
Je me suis reposé à Bukavu, vécu des journées entières sans agenda et rendez-vous programmé ! J’ai pu passer du temps avec mes amis d’enfance, découvrir certains coins du Sud Kivu que je ne connaissais pas encore, revoir toute sa beauté et ses nombreuses îles. J’ai passé du temps avec une communauté de prêtres et de religieuses avec laquelle nous avons fait des visites. J’ai pu revivre une vie ecclésiale différente d’ici, enracinée dans ma culture et contempler cette Église très jeune, dynamique mais qui doit affronter chaque jour de nombreux défis. L’Église a une grande responsabilité dans ce pays qui sombre, elle doit porter une population qui s’appauvrit en même temps qu’1 % des personnes les plus riches continuent à s’enrichir chaque jour. Les gens n’ont plus confiance dans les hommes politiques même si le Président élu porte beaucoup d’espoirs. Aussi ils se tournent vers les personnes qui les soutiennent dans le domaine scolaire, de la santé, la solidarité : les prêtes, les religieuses, des nombreux laïcs qui cherchent à changer le pays, des associations internationales locales et celles d’Église. L’insécurité grandit, les familles doivent payer les enseignants de la maternelle à l’université et les frais médicaux, l’Église est parfois dépassée par l’étendue de l’œuvre à faire. Mais certains se battent, ne baissent pas les bras. C’est en même temps près préoccupant et très prometteur.
Alors, sur place et quand je reviens, je me demande ce que je peux faire pour eux ! Il faut essayer de faire quelque chose, à mon niveau, pour soutenir la vie des gens. Je suis très triste de ne pas faire tout ce que je voudrais pour eux, de les laisser loin de moi.
Mais je suis heureux de revenir et de retrouver la joie de la mission qui m’est confiée ici et pour laquelle j’ai donné ma vie. Je reviens boosté par tous ces visages et ces paysages que j’ai revu. Cela me donne l’envie d’emmener, l’an prochain, des amis et des paroissiens avec moi dans cette belle région, à la même période. …Alors si cela vous tente, si vous avez envie, allons découvrir ce Kivu, une des plus belles régions du monde.