Comme dans une vingtaine de villes en France, un rassemblement de prière pour la reprise du culte est organisé ce dimanche 15 novembre 2020 à 16 heures devant la cathédrale Saint-Etienne à Toulouse. Cette initiative est portée par le réseau CitizenGo et relayé par l’hebdomadaire Famille Chrétienne. Elle est le reflet de l’incompréhension des catholiques devant la décision gouvernementale d’interdire le culte. « Depuis la fin du premier confinement, l’Église catholique et l’ensemble des Églises appliquent un protocole strict ! Il n’y a pas de cluster COVID 19 dans les églises, c’est une aberration que d’interdire le culte. « La liberté de culte n’est pas négociable, a indiqué Mgr Dominique Rey, évêque de Fréjus-Toulon, sur Twitter. Si commerces et écoles restent ouverts, les catholiques doivent avoir le droit d’assister à la messe ». Cette décision est également contraire à l’ordonnance du 18 mai du Conseil d’État qui précise : la liberté de culte a une prééminence particulière par rapport aux autres libertés fondamentales », peut-on lire sur le site de CitizenGo dont l’objectif est de mobiliser des citoyens via les réseaux sociaux sur les questions portant sur le droit à la dignité humaine, le mariage et la famille, la liberté religieuse. La pétition « La liberté de culte n’est pas négociable » a déjà été signée par plus de 14 000 personnes.
Voir à travers les yeux des plus pauvres
« Nous avons un peu perdu ce lien entre le pain quotidien et le pain du Seigneur. Oubliant l’un, nous nous trouvons dans cette situation où l’on autorise à chercher le pain quotidien, et non le pain du Seigneur, parce que nous n’avons pas réussi à rendre suffisamment convaincant que ce pain était un pain réel, dont nous avions besoin pour vivre. », lit-on dans l’hebdomadaire La Vie citant Grégory Solari. Le philosophe propose d’aborder cette question de la reprise des messes, à travers les yeux des plus pauvres : «Qu’est-ce qui montre à l’homme qu’il est un être radicalement précaire ? Une chose élémentaire : si vous ne mangez pas, vous finissez par mourir… ceux qui sont dans cet état de précarité ont particulièrement conscience de cette nécessité, et du caractère prosaïquement extraordinaire du pain eucharistique. Ce sont eux qui traduisent le mieux ce qui devrait être notre véritable faim. De quoi avons-nous faim ? De l’eucharistie ou d’autres motivations qui expliquent la montée en puissance de la contestation ? Si cette éclipse des célébrations peut raviver la vraie faim, ce sentiment de précarité de pauvreté constitutive de l’homme, alors ce serait une belle chose car cela signifierait que nous retrouvons le sens de l’eucharistie et du don véritable. Sinon cela signifie que nous sommes repartis dans nos schémas et que nous n’avons tiré aucune leçon du premier confinement…»